En conférence de presse, ce jeudi, le leader du mouvement ‘’Avenir Sénégal Bi nu Bëgg’’, Docteur Cheikh Tidiane Diéye a informé que le Sénégal, via son ministre des Affaires étrangères, a émis une réserve sur la limitation des mandats.
Ce protocole impose la limitation des mandats présidentiels à deux ainsi que l'impossibilité de modifier la loi électorale 6 mois avant les élections.
Il est libellé ainsi qu'il suit ‘’Les États membres adoptent dans leurs Constitutions respectives des dispositions visant à garantir qu'aucun président de la République n'exerce plus de deux (2) mandats ou ne prolonge son mandat pour quelque raison que ce soit ou sous quelque forme que ce soit’’.
Mais Macky Sall, Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé sont les trois seuls chefs d'État qui ont émis des réserves à l'amendement qui a été soumis à l'appréciation des ministres des Affaires étrangères des pays membres.
Dr Cheikh Tidiane Dièye, Vice-président du Conseil départemental de Ziguinchor informe que le Sénégal jadis connu pour être un ouvreur de voie, une référence et un modèle démocratique dans la sous-région et en Afrique, ne fait pas partie des pays qui soutiennent cette initiative refondatrice de limitation des mandats au sein de la CEDEAO.
En 2012, a expliqué Dr Dièye, un projet similaire avait été soumis aux États membres de la CEDEAO. A l'époque, c'était le Togo, dont on connaît la réalité et la trajectoire démocratique, et la Gambie de Yaya Jammeh qui avaient torpillé le projet de limitation des mandats pour des raisons qu'il est aisé de comprendre. Voilà qu'aujourd'hui que le Sénégal tombe, contre toute attente, au rang des pays clairement et explicitement anti-démocratiques et qui tirent vers le bas toute la sous-région, pour assouvir des desseins et ambitions de conservation du pouvoir à tout prix.
‘’Je voudrais donc, ici et maintenant, dénoncer cette curieuse décision du Sénégal et interpeller Madame le Ministre des Affaires étrangères pour qu'elle s'explique sur les raisons qui ont poussé notre pays à émettre une réserve contre la limitation de mandats dans le Protocole de la CEDEAO’’, a-t-il fustigé.