Un choix décisif, puisqu’il permet au camp présidentiel d’obtenir 83 sièges, soit la majorité absolue. Dans un entretien avec L’OBS, le leader de Bokk Gis Gis ne mâche pas ses mots. Il dit assumer ses choix avec beaucoup de sérénité. « Je n’ai de leçon de recevoir de personne », a-t-il martelé.
Après son ralliement, il révèle que le chef de l’État l’a appelé au téléphone pour le féliciter. « J’ai reçu deux coups de fil du Président Macky Sall. Il m’a appelé deux heures après ma décision de soutenir la coalition Benno », confie Pape Diop au sujet du premier échange téléphonique avec le chef de l'État.
« Il m’a félicité et encouragé, et a dit : ‘Vous avez sauvé le Sénégal’. C’est ça qui est important. Quelles que soient les gesticulations ou la clameur populaire, je peux faire face », recadre-t-il.
Une audience au Palais…
Le deuxième appel a eu lieu dimanche dernier. « Le Président Macky Sall m’a appelé pour me dire qu’à son retour de Bamako (Mali), il me recevra pour discuter », révèle le président de Bokk Gis Gis.
Non sans préciser que les discussions ne tourneront pas autour d’une alliance. « Non, il n’y a pas d’alliance. Je suis clair. J’ai décidé après mûre réflexion de soutenir le groupe parlementaire (Benno) pour que demain, le Sénégal puisse continuer à fonctionner normalement. Le reste n’est que gesticulation. »
Par ailleurs, parlant de la coalition Wallu, il précise que sa mise en place est son idée. « Les premières réunions se sont faites entre mes deux domiciles. Quand la mayonnaise a pris, on a élargi, en commençant à faire des rencontres à la permanence Bokk Gis Gis. »
Pourquoi a-t-il Wallu ? « Mes ex-compagnons libéraux ont torpillé les règles de fonctionnement de la coalition. »
Il rembobine : « quand j’ai constaté que ces gens-là (du PDS) étaient boulimiques, j’ai claqué la porte. Nous avions défini ensemble les modalités d’investitures et on avait même commencé à recevoir des retours de la base. Mais 15 ou 20 jours après, il a eu une circulaire qui disait que tout doit être dirigé par le PDS. C’est pourquoi j’avais claqué la porte. »