Si ce n’est pas de la provocation, ça y ressemble ! Sous le coup d’une mesure d'’interdiction de sortie du territoire national depuis son inculpation pour viols en mars 2021, le leader de Pastef a pu se rendre en Gambie. Par ce geste de défiance de la justice, Ousmane Sonko met en application sa campagne de désobéissance civile qu'il a lancée.
Il est passé par la Gambie pour se rendre à Ziguinchor. À travers une publication sur Facebook accompagnée d’une photo, on peut voir le maire de Ziguinchor immortaliser sa première sortie du territoire national depuis deux ans.
« En route pour Ziguinchor, j’ai fait escale aujourd’hui en Gambie, consacrant ainsi ma première sortie du territoire national depuis deux ans et 3 mois », a écrit le maire de Ziguinchor sur sa page Facebook.
« Je rappelle que la mesure de mise sous contrôle judiciaire a juridiquement pris fin avec la fin de l’instruction », a-t-il fait savoir. «C’est donc en toute illégalité que monsieur Oumar Maham DIALLO, juge du 1er cabinet d’instruction, refuse de me restituer mes documents de voyage ».
Selon lui, face à une « portion de la justice inique et aux ordres politiciens, la désobéissance est un moyen et la résistance un droit ».
Que risque Ousmane Sonko ?
Sur les sanctions prévues par la loi en l’espèce, un juriste explique qu’une interdiction est un acte. La personne qui passe outre viole l’ordre judiciaire. A partir de ce moment, elle est en infraction et toute personne en infraction s’expose à des poursuites judiciaires.
S’il est hors du pays, le contrevenant peut faire l’objet d’un mandat d’arrêt international. S’il revient sur le territoire, ordre peut être donné à la force publique d’aller le chercher et de l’arrêter.
Quoi qu’il en soit, une personne qui brave une interdiction de sortie ou un contrôle judiciaire s’expose à toutes les conséquences prévues en droit. Le concerné est passible de poursuites pénales : il peut s’agir de peine de prison ou d’amende.