L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé lundi que la variole du singe allait être rebaptisée Mpox, après une période de transition d'un an. Ce nom vient directement de la contraction de Monkeypox, la traduction anglaise, et renvoie à l'apparition du virus en 1958, sur des singes utilisés pour des recherches au Danemark.
Les premiers cas de mpox chez l'homme ont été détectés en 1970 en République démocratique du Congo (Afrique de l'Ouest). Une grande partie des personnes touchées par le virus reste les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, précisément avec plusieurs partenaires.
Alors qu'une résurgence de la maladie virale avait été constatée au printemps 2022, notamment en France avec près de 4.100 cas recensés, « des propos racistes et stigmatisants en ligne, dans d’autres contextes et dans certaines communautés ont été observés et signalés à l’OMS », ce qui a considérablement déterminé le changement de nom.
Eviter la stigmatisation
La variole du singe tient son nom du fait que le virus a été identifié à l’origine chez des singes destinés à la recherche au Danemark en 1958. Ce nom a été cependant jugé trompeur et discriminatoire, puisque le virus n'est pas lié uniquement aux singes, mais a été mis en évidence chez de nombreux animaux, et en particulier chez les rongeurs.
En août dernier, l’OMS avait déjà rebaptisé les variants de la variole du singe, en remplaçant par des chiffres romains les noms de régions africaines, jugés stigmatisants. Ces nouveaux noms de variants, également appelés clades, permettent de prendre acte de la réalité actuelle de la maladie.
Alors que celle-ci s'est longtemps limitée à une dizaine de pays africains, la grande majorité des nouveaux cas ont été détectés cette année ailleurs dans le monde, en particulier aux Etats-Unis, en Europe et en Amérique latine. Le traitement médiatique de la maladie avait suscité de nombreuses polémiques en Afrique, notamment à cause de l’illustration de malades de la variole du singe avec des photos de personnes noires.
Une épidémie qui décroit
Le Monkeypox connaît actuellement une phase décroissante a indiqué l'instance mondiale, qui continue quand même de surveiller l'évolution des cas. « L'épidémie actuelle décroît de façon majeure, mais il reste difficile d'évaluer les risques de rebond ou de résurgence de la variole du singe en raison d'un grand nombre d'inconnues », a annoncé le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).