Ses meilleurs moments à Kyiv ?
La Ligue des champions. Mon deuxième match, contre Manchester United, à Old Trafford. On a perdu l’aller 2-4. Dans le tunnel, j’étais à côté de Wayne Rooney, je le regarde, puis je regarde en face de moi et j’ai les larmes qui montent. C’était irréel pour moi de me retrouver là, alors que je galérais à Dakar quelques années auparavant. Le match commence, je dois défendre sur Cristiano Ronaldo. Il est trop fort. Tout ce que je vois, c’est des passements de jambes et ses crampons qui vont dans tous les sens. Je tiens pas mal le coup, mais ils nous écrasent, 4-0.
Et le pire ?
Mon embrouille avec Valeri Gazzaev, mon dernier coach. C’était en fin d’année 2009. Je revenais d’une rupture du ligament croisé, et le médecin avait été clair : je ne pouvais jouer qu’une heure. Pour mon match de reprise, je demande donc le changement après une heure. Le coach ne veut rien savoir. Mon genou recommençait à me faire mal, donc je m’assois au sol pour forcer le changement. Je sors, enfin.
Dans les vestiaires après le match, Gazzaev fonce vers moi : « Tu sors quand je le décide ! » Je lui explique que la douleur était revenue, mais lui m’insulte en russe. Dans un excès de colère, je l’attrape par le cou et le plaque contre le mur. C’était mon acte de départ. J’étais tellement fatigué à cause du match, que je me suis endormi sur un canapé. Quand je me réveille, il était 9 heures ou 10 heures du matin, et je vois Kim et André Luiz en train de danser. Ils n’avaient pas dormi.