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Croissance économique sénégalaise : les dessous d’un ralentissement en 2022

La Banque mondiale a procédé, hier, au lancement du rapport annuel sur la situation économique du Sénégal
Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget
Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget

Le rapport consacre son chapitre thématique aux politiques de réponses possibles aux besoins des groupes vulnérables permettant d’améliorer leur résilience aux chocs. Dans le document, la Banque mondiale révèle que la croissance économique du Sénégal a connu « un fort ralentissement » en 2022, en raison notamment d’une baisse de l’investissement privé et des exportations, analyse la Banque mondiale dans un rapport consacré à la situation économique du pays.

« Une baisse de l’investissement privé et des exportations, ainsi qu’une contraction du secteur agricole et de la production industrielle », sont à l’origine du ralentissement de l’économie sénégalaise, explique l’institution financière internationale dans la dernière édition de son « Rapport sur la situation économique du Sénégal » en 2022.

Le rapport pointe aussi la hausse des prix mondiaux des produits de base, autant de facteurs ayant conduit à « une décélération » du Produit intérieur brut (PIB) réel de l’ordre de 4,2 %, après « une forte reprise post-Covid-19 en 2021 », année durant laquelle le taux de croissance du Sénégal s’était établi à 6,5 %.

« Après un rebond en 2021, la croissance économique du Sénégal s’est ralentie en 2022 sous l’effet combiné des politiques anti-inflationnistes, du resserrement des conditions financières, des perturbations liées aux chaînes d’approvisionnement et du ralentissement économique mondial lié à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a expliqué Keiko Miwa, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Sénégal.

« Les fortes pressions inflationnistes » marquées par un impact non négligeable sur les ménages à faible revenu ont conduit à des mesures d’atténuation des « chocs », a ajouté Mme Miwa lors de la présentation du rapport.

L’inflation a entraîné une hausse de la dette publique sénégalaise en 2022, les entreprises publiques du pays ayant cherché à recourir aux emprunts pour financer les investissements, notamment dans le nouveau secteur du pétrole et du gaz, selon la fonctionnaire de la Banque mondiale. Elle rappelle que le taux de croissance du Sénégal en 2022 est inférieur à la moyenne des huit Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine – dont le pays fait partie -, qui était de 5,8 %, contre 6,1 en 2021.

De belles perspectives économiques

Même si elles sont soumises à d’importantes variabilités en 2022, les perspectives macroéconomiques du Sénégal restent « néanmoins favorables », a signalé Keiko Miwa. Elles devraient se traduire par un « rebond de la croissance à 9,9 % en 2024 », une hausse qui serait tirée par une forte production industrielle en raison du début de l’exploitation des hydrocarbures.

Cette perspective que dessine la Banque mondiale confirme celle envisagée par les autorités sénégalaises, qui disent s’attendre à une croissance à deux chiffres à la fin de cette année en raison de l’entame, à cette même période, de l’exploitation du pétrole et du gaz du pays. La Banque mondiale encourage le Sénégal à recourir aux partenariats public-privé pour financer ses investissements.

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