Récoltes : 3800 milliards de dollars de pertes en 30 ans

Les inondations, sécheresses, tempêtes et autres catastrophes ont coûté 3 800 milliards de dollars de pertes en récoltes mais aussi en cheptels en l'espace de trois décennies.

Le lac de l'Entonnoir asséché à Bouverans, dans l'est de la France, le 3 août 2022 Sébastien Bozon, AFP

Les événements catastrophiques (inondations, sécheresses, tempêtes, insectes ravageurs, crises sanitaires, guerres...) ont causé, en 30 ans, 3 800 milliards de dollars de pertes en récoltes et productions animales, estime l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un rapport publié vendredi 13 octobre 2023.

Cela correspond à environ 123 milliards de dollars par an, ou 5 % des richesses produites par les agriculteurs entre 1991 et 2021, détaille le document. Et ces dégâts se traduisent par une perte de 147 calories par jour et par personne, ou l'équivalent des besoins alimentaires d'environ 400 millions d'hommes ou 500 millions de femmes chaque année.

C'est la première fois que la FAO se lance dans une telle estimation car "la communauté internationale prend conscience de l'augmentation considérable du nombre de catastrophes [...], multipliées par quatre depuis les années 1970, et du fait que ces événements affectent grandement l'agriculture et les systèmes agroalimentaires", explique à l'AFP Piero Conforti, directeur adjoint de la division des statistiques.

Le passage d'environ 100 catastrophes par an dans les années 1970 à 400 dans les vingt dernières années est en partie dû à de meilleurs signalements.

Mais il est surtout dû au changement climatique – températures extrêmes, sécheresses, inondations et tempêtes provoquent les dégâts les plus importants –, aux pandémies comme le Covid-19, aux épidémies comme la peste porcine africaine et aux conflits armés, indique le rapport.

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Ainsi, si l'Asie encaisse les dégâts les plus lourds (45 % du total), cela correspond à 4 % de son PIB agricole. Mais dans la corne de l'Afrique, régulièrement touchée par la sécheresse, ce sont en moyenne 15% des récoltes et des cheptels qui sont perdus.

"Pas de solution miracle"

Les femmes sont par ailleurs plus touchées que les hommes. "Cela est dû aux contraintes auxquelles (elles) sont confrontées pour accéder à des éléments tels que l'information ou les instruments financiers, toutes les ressources dont elles ont besoin pour se préparer à répondre ou à se remettre d'une catastrophe", remarque Zehra Zaidi, éditrice du rapport.

Au Pakistan par exemple, où les femmes représentent 70% des travailleurs agricoles, il a été démontré qu'après des inondations, les hommes arrivaient plus facilement à retrouver du travail tandis que les femmes se retrouvaient plus souvent au foyer.

La FAO n'a pas quantifié les conséquences des catastrophes sur les poissons ou les forêts, faute de données suffisamment solides. L'organisation appelle d'ailleurs à une amélioration du recueil des informations.

Face à l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des fléaux affectant l'agriculture, il est possible de réduire les risques, affirme la FAO. "Il n'existe pas une solution miracle [...], mais une série de pratiques peuvent améliorer la résilience des systèmes agricoles", indique Piero Conforti.

Cela peut passer par des techniques agronomiques comme des changements dans les variétés de plantes, la préparation du sol, l'ombrage, l'alimentation des animaux, mais aussi par des actions préventives comme les systèmes d'alerte.

L'invasion de criquets dans la corne de l'Afrique en 2020 et 2021 est donnée en exemple : grâce à des informations en amont, 2,3 millions d'hectares ont pu être traités dans la zone et au Yémen, ce qui a permis d'éviter la perte de 1,77 milliard de dollars de céréales et de lait, estime la FAO. Autrement dit : chaque dollar investi a permis d'éviter la perte de 15 dollars.

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