Douze titres, plus un film court-métrage. C’est le fruit de plusieurs années de recherches, d’écriture, d’observation d’une société en constant mouvement et d’analyse sociopolitique lumineuse que Didier Awadi vient de mettre sur le marché. Il l’a présenté mercredi lors d’une cérémonie tenue à la salle de cinéma Seanema, en présence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow, de l’honorable député Guy Marius Sagna, du chanteur Ismaël Lô, de l’ancien international de football Khalilou Fadiga, entre autres personnalités du monde de la culture, du sport et de la politique. Un album inspiré du dernier roman de l’écrivain Ahmadou Kourouma, avec comme philosophie : ‘’La dépendance, c’est des devoirs qu’on a relégués et délégués.’’
L’artiste y rappelle son engagement. Celui ‘’pour la démocratie : la vraie, pour des institutions fortes, gage de stabilité et non pour des hommes forts aux bilans désastreux...’’, souligne-t-il.
D’ailleurs, un des titres, composé par le chanteur ivoirien Meiway, a pour coauteur onze artistes unis au sein du Collectif des artistes panafricains, le Cap. Cette chanson est écrite par ce collectif engagé dans une campagne citoyenne pour la limitation des mandats.
Comme à son habitude, le travail du rappeur est très abouti. Pour ce retour, Awadi nous fait voyager dans tout le continent au rythme de ses titres recherchés qui mêlent politique, panafricanisme, amour et social. Partout, relate-t-il, ‘‘nous nous engageons. C’est pourquoi il était important de revenir aux fondamentaux du rap, celui qui est engagé, conscient et militant’’. ‘’Même sur les questions les plus sensibles liées à la souveraineté, la sécurité, la défense, la monnaie, l’eau, l’électricité, le pétrole, le gaz, les données personnelles, etc., nous avons délégué presque toutes nos responsabilités. Il nous faut être clairs : Quand on refuse, on dit non !’’, martèle-t-il.
‘’Quand on refuse, on dit non’’
Musicalement, cet album laisse place aux revendications. Les notes sont épurées, souvent acoustiques. Des guitares et des claviers allant à l’essentiel pour laisser plus de place à la clarté du texte et aux mélodies. Les chœurs prenant une grande place et le jeu des harmonies venant sublimer le travail de recherche artistique et musicale très approfondi. On retrouve dans cet album beaucoup de jeunes artistes tels que Korka Dieng, Diyane Adams, Junior Sarr, mais aussi des stars planétaires telles que le mentor Baaba Maal, la star du rap malien Mylmo et le frère d’armes Dug E Tee.
La musique porte les signatures de compositeurs de renom : Akatché, Ben Aflow, Just Beat, Louis Alexandre Thomas Faye, Darche Voucoulou et Ismaël Magapa.
Au-delà de la musique, il s’agit d’un projet artistique multidimensionnel mêlant musique, cinéma et photographie.
En effet, pour la sortie de l’album, l’artiste présente, en avant-première, son premier court métrage, ‘’Quand on refuse, on dit non’’, film qui sera par la suite présenté dans de nombreux festivals. Ce coup de poing fera sans nul doute couler beaucoup d’encre et de salive dans le monde du cinéma. Ce sera l’occasion de présenter aussi une exposition de photos issues du tournage, sur le thème ‘’Refus de l’esclavage sous toutes ses formes’’.
Avec ce septième disque, Awadi fait voyager les mélomanes à travers ses titres qui mêlent politique, panafricanisme, amour et social, et joués sur des rythmes et mélodies rap, reggae, R&B. L’album s’insère dans un projet artistique multidimensionnel mêlant musique, cinéma et photographie. Le rappeur sénégalais a ainsi présenté un court-métrage sur l’esclavage transatlantique, en inversant les rôles. Ce film invite surtout à la réflexion. ‘’Notre combat, c’est à travers la musique. C’est là qu’on trouve notre ADN’’, martèle Awadi.