L’analyse, qui est disponible sous la forme d’un document préimprimé en cours de relecture par des pairs, synthétise 151 études publiées sur la séroprévalence en Afrique entre janvier 2020 et décembre 2021. Le document révèle que l’exposition au SARS-CoV-2 a connu une forte hausse de 3 % (dans une marge comprise entre 1 % et 9,2 %) en juin 2020 pour s’établir à 65 % (dans une marge comprise entre 56,3 % et 73 %) en septembre 2021, ce qui équivaut à 800 millions d’infections, alors que seulement 8,2 millions de cas ont été notifiés sur la même période. L’étude montre que l’exposition au virus a fortement augmenté à la suite de l’apparition des variants Bêta et Delta.
L’analyse montre ainsi que le véritable nombre d’infections pourrait être jusqu’à 97 fois plus élevé que le nombre de cas signalés. Dans le monde, le nombre d’infections serait en moyenne 16 fois plus élevé que celui des cas confirmés.
Cependant, la séroprévalence a fortement varié à l’intérieur des pays et d’un pays à l’autre en Afrique. Par ailleurs, celle-ci était plus élevée dans les centres urbains plus densément peuplés que dans les zones rurales.
Les enfants de 0 à 9 ans moins infectés
La séroprévalence a aussi varié entre les classes d’âge, les enfants âgés de 0 à 9 ans étant moins infectés que les adultes. L’exposition au virus était également différente d’une sous-région à une autre : par exemple, la séroprévalence semble plus élevée en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Cette nouvelle analyse suggère que plus des deux tiers de tous les Africains ont été exposés au virus de la COVID-19. Les études mondiales sur la séroprévalence ont montré un sous-dénombrement considérable du nombre de cas survenus dans le monde, avec 45,2 % de la population mondiale qui a été infectée par le virus jusqu’en septembre 2021, selon les estimations. Il est néanmoins difficile de comparer les données pour l’Afrique avec celles des autres Régions, car beaucoup d’études réalisées couvrent des périodes différentes.
Le continent se distingue des autres Régions par son nombre élevé de cas asymptomatiques, 67 % des cas ne présentant aucun symptôme de la maladie.
11 millions de cas positifs, 252.000 morts
Au 6 avril 2022, en tout 11,5 millions de cas confirmés et plus de 252 000 décès avaient été notifiés sur le continent. Il est probable que le nombre d’expositions réelles au virus a augmenté depuis septembre 2021.
De multiples études ont montré que la vaccination des sujets précédemment infectés était bénéfique, car elle confère une meilleure protection par rapport à la seule immunité induite par l’infection. À ce jour, 209 millions de personnes, soit 16 % de la population, sont entièrement vaccinées en Afrique, où 457 millions de doses de vaccin anti-COVID-19 ont été administrées sur les 816 millions de doses de vaccins reçues. L’OMS s’emploie à accompagner les pays dans l’intensification de la vaccination.