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Bissau, armes, larmes…

Que le coup d'Etat échoue en Guinée Bissau. C'est le vœu de tous ceux qui aspirent à une démocratie « moins pire des systèmes ».
Un soldat en patrouille près du palais du gouvernement, à Bissau, le 1er février 2022
Un soldat en patrouille près du palais du gouvernement, à Bissau, le 1er février 2022

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Ce pays a longtemps vécu dans les ténèbres de la prise du pouvoir par les armes. Beaucoup de drames, des larmes accompagnent cette petite nation au sud du Sénégal, riche de son sol et d'un sous-sol mal exploités comme c'est le cas partout ailleurs en Afrique. On se souvient encore de la mort de Nino Vieira criblé de balles par des soldats chanvrés.

Les images faisaient le tour d’internet même s'il n’existait pas encore cette disruption qui a réduit les distances et imposé une cohabitation planétaire. D’ailleurs, le président Mballo a utilisé à bon escient les réseaux sociaux pour informer à temps, rassurer et reprendre en main les choses. Une certaine intelligence opposée à des putschistes apparemment mal organisés et brouillons.

Que le calme revienne à Bissau, tout autour du Palais présidentiel ne peut que soulager tous les épris de démocratie. Ici et ailleurs. Le Sénégal et les Sénégalais suivent particulièrement les développements en Guinée Bissau sœur. Si nous nous sentons si impliqués, c’est qu’en réalité, à Bissau, c’est aussi chez nous. Si la Guinée Bissau s’enrhume, le Sénégal éternue.

Le rhume du Mali et de la Guinée chez Doumbouya, nous fait déjà souffrir atrocement. Tout le monde pense à la Casamance où règnent encore beaucoup d’incertitudes à cause d’un conflit quarantenaire avec son lot d’incompréhensions, de malheurs, de cruautés et beaucoup de pleurs. Tous les esprits se penchent sur le danger que représenterait une prise du pouvoir par les armes et les mésaventures qui peuvent en découler.

Nous sommes nombreux à redouter le pire, un retour à la case-départ, un douloureux passé. Cette tentative de coup d’État est à condamner énergiquement. La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fermement réprouvé l’acte antidémocratique. La Cedeao a décidément du pain sur la planche.

Contre les coups d’État, elle reçoit des coups venus des populations qu’elle est censée défendre et parler en leur nom. Sa survie dépendra de sa capacité à pouvoir gérer les équilibres. Être ferme sur les principes en évitant de frustrer inutilement des populations déjà souffrantes. 

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