Le bilan des morts ne cesse de grimper dans cette ville de l'est de la Libye, au bord de la mer Méditerranée, frappée dimanche par la tempête Daniel, où des corps enveloppés dans des couvertures jonchent les rues ou sont entassés dans des pick-ups en route vers les cimetières.
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur du gouvernement en place dans l'est du pays, le lieutenant Tarek al-Kharraz, plus de 5300 personnes ont péri dans les inondations.
Au moins 400 étrangers, essentiellement des Soudanais et des Egyptiens, figurent parmi les victimes. Au moins 250 corps ont été retrouvés mercredi, alors que plus de 2400 personnes sont toujours portées disparues, d'après lui.
Au moins 30'000 personnes qui vivaient dans cette cité de 100'000 habitants ont été déplacées, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), et les incertitudes demeurent sur le nombre exact de victimes de la catastrophe vu l'important nombre de disparus.
La tempête Daniel s'est formée autour du 4 septembre, semant la mort et la destruction en Bulgarie, en Grèce et en Turquie la semaine dernière avant d'arriver en Libye.
Ces tempêtes méditerranéennes qui présentent les caractéristiques des cyclones et ouragans tropicaux, appelés "medicanes" (contraction de Mediterranean hurricanes, ouragans méditerranéens), ne se produisent qu'une à trois fois par an.
Pour se former, elles ont besoin de flux de chaleur et d'humidité, qui sont "renforcés par les températures chaudes de la surface de la mer", souligne Suzanne Gray, professeur au département de météorologie de l'Université de Reading en Grande-Bretagne.