Le FMI épingle (aussi) la gestion des Fonds Covid

Le rapport de la Cour des comptes révèle des irrégularités sérieuses, a révélé le représentant-résident du FMI au Sénégal.

Macky Sall

Au terme des revues du Fmi au Sénégal, Mesmin Koulet-Vickot, représentant-résident du Fmi au Sénégal a fait face à la presse pour s’expliquer sur le rapport de la Cour des comptes mais aussi sur la réduction des subventions à l’énergie. Sur les prévisions de croissance en 2023. A propos du rapport de la Cour des Comptes qui a épinglé la gestion des Fonds Covid, FMI Sénégal confirme qu’il y a des irrégularités sérieuses.

Auparavant, le patron du FMI au Sénégal, a souligné que c’est un bel exercice de transparence et de redevabilité. « Néanmoins, des recommandations ont été formulées et le Gouvernement s’est engagé à lui donner suite. Le FMI, qui a contribué de l’ordre de 40% des fonds Force Covid-19, va être attentif et engagé pour accompagner le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de ce rapport », annonce le représentant-résident du Fmi qui est revenu sur les mesures prises par le gouvernement pour éviter la réitération de telles irrégularités.

Avant d'ajouter : « Il s’agit du nouveau code des marchés publics qui vient d’être adopté. Ce code encadre mieux les procédures dérogatoires des passations de marchés. Nous avons compris, lors de nos échanges avec le gouvernement, que la situation d’urgence ne justifiait pas de mettre de côté le code des marchés et que ça pouvait être traité dans le cadre du code passé ou actuel et n’avait pas besoin de prendre un décret spécial. Le gouvernement a aussi compris que l’une des causes de ces irrégularités est relative aux transferts budgétaires vers les entités de l’administration centrale ou les services non personnalisés de l’Etat qui ont des comptes dans des banques commerciales, les ministères techniques, etc.

Depuis deux ans, le gouvernement a entrepris de fermer tous les comptes des services non personnalisés de l’Etat (des entités de l’administration centrale) dans les banques commerciales et de ramener toute l’exécution du budget dans un processus du compte unique du Trésor. C’est une avancée majeure car ces comptes à gauche et à droite ont favorisé ces irrégularités. L’autre mesure, c’est le renforcement du dispositif des transferts monétaires. A l’époque, les partenaires techniques et financiers du sénégalais s’étaient réservés dans le principe de distribution des vivres. Logistiquement, c’est très compliqué et qu’il fallait plutôt des transferts monétaires, donner l’argent et charge à eux de satisfaire à leurs besoins alimentaires », explique le représentant-résident du Fmi.

Interpellé sur les risques de baisse du taux de croissance en 2023, Mesmin Koulet-Vickot rappelle que le taux de croissance 2022 a connu une baisse pour s’établir à 4,7%. «Le gouvernement table sur un taux de croissance à deux chiffres 10,1%. Le Fmi est autour de 8,3%. S’agissant de la croissance hors hydrocarbure, on a le même taux de croissance. C’est plutôt autour de la croissance hydrocarbure que nous avons des différences de projection et c’est lié au timing du premier baril. Nous allons encore réexaminer cette différence lors de nos prochaines missions pour nous accorder sur le timing exact de l’exploitation des hydrocarbures qui peut commencer au troisième, quatrième trimestre ou l’année prochaine. Personne ne peut être sûr à 100% que ça va être le 15 novembre 2023. Évidemment les prévisions de 2023 sont soumises à des risques baissiers importants ; des risques baissiers sont liés à la conjoncture internationale», explique-t-il.

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