Le Sénégal 4e pays africain ayant reçu le plus d’argent de sa diaspora en 2022

Les transferts d'argent de la diaspora en direction de l'Afrique subsaharienne devraient, selon les projections de la Banque Mondiale, atteindre 53 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2022.

Transfert de fonds

Quoiqu'en progression de 5,2% les envois de fonds ont ralenti cette année en comparaison au niveau de croissance (16,4 %) enregistré en 2021. Dans son rapport intitulé rapport" Remittances Brave Global Headwinds", la Banque Mondiale explique que cette tendance baissière devrait se poursuivre en 2023 pour atteindre 3,9 % en lien avec les incertitudes liées à la crise russo-Ukrainienne qui alimentent l'inflation mondiale.

"L'accessibilité des denrées alimentaires et la détérioration des revenus réels dans les États africains indiquent la nécessité d'un soutien financier. Mais du côté des remettants, les perspectives économiques s'assombrissent et les salaires réels devraient se contracter aux États Unis et dans la zone euro en raison d'une inflation plus élevée", indique le rapport.

Le Nigéria domine les débats

Avec plus de 211 millions d'habitants, le Nigéria est de loin de loin le premier pays récepteur de transferts d'argent provenant de ses migrants en Afrique subsaharienne et le 2e en Afrique après l'Égypte. En 2022, les flux financiers captés représentent 20,9 milliards de dollars, soit 39,4% de l'ensemble des transferts de la région. Selon le rapport, ces envois auraient pu être plus importants si la communauté des expatriés nigérians implantés pour l'essentiel au Royaume Unis aux États Unis et dans la zone Euro n'avaient pas vu leur revenu fléchir cette année. C'est également le cas pour le Ghana et le Kenya classés 2e et 3e avec respectivement 4,7 et 4,1 milliards de dollars. Les États Unis ont représenté 56 % des envois de fonds vers le Kenya en 2021, et le ralentissement de la croissance du PIB américain au premier semestre 2022 (la main-d'œuvre étant confrontée à une compression des salaires réels) a exercé une pression supplémentaire sur les envois de fonds.

Derrière le trio de tête, suivent le Sénégal (2,7 milliards de dollars), le Zimbabwe (2 milliard de dollars), la RD Congo (1,7 milliard de dollars) et l'Ouganda (1,1 milliard de dollars). Le Top 10 est complété par le Mali, l'Afrique du Sud et le Soudan avec chacun au moins 1 milliards de dollars.

ADVERTISEMENT

Un soutien essentiel à l'économie mais…

Les fonds transférés par les migrants africains ont un impact économique et social indéniable. Au Sénégal par exemple, les transferts de la diaspora représentent près de 10% du PIB contre 8% pour le Togo et 6,1% pour le Ghana. Plusieurs pays comme la Gambie en sont même fortement dépendants car représentant 28,3% de la richesse nationale.

Toutefois, le coût des transferts demeure exorbitant, comparativement au reste du monde. À titre d'exemple, le tarif moyen pour l'envoi de 200 dollars vers la région Afrique subsaharienne ressort en moyenne à 8,9% du montant contre 3,4% au moyen orient. Mieux, les transferts intra régionaux sont beaucoup plus couteux en raison des faibles quantités de flux formels et de l'utilisation des taux de change du marché noir. Par exemple, l'envoi de 200 dollars de fonds de la Tanzanie vers l'Ouganda voisin aurait coûté au migrant 35,2 % du montant.

Pays -Montant transféré -(en milliards de dollars)

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT