Mali: La Mauritanie aussi ferme ses frontières

Le Mali est de plus en plus isolé. Après la décision de la compagnie aérienne Air France de suspendre ses vols en provenance et vers Bamako, c’est au tour du voisin mauritanien de prendre position.

Mouhamed oul Ghazouani président de la Mauritanie

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Si rien n’oblige Nouakchott à fermer ses frontières, le pays se veut solidaire de la communauté ouest-africaine. En effet, désormais les frontières vont être fermées. La décision a été rendue publique par le gouvernement mauritanien dimanche.

La Mauritanie accueille, depuis l’éclatement de la crise politico-sécuritaire au Mali, des milliers de réfugiés. L’Al­gérie a facilité la signature de l’Accord de paix et de réconciliation inter-malien. Ces deux Etats partagent en outre de longues frontières avec le Mali.

Or, la Mauritanie, qui a rompu avec la Cedeao en 2000, a tout fait durant les dernières années pour retrouver un statut d’observateur. En 2017, Noua­kchott a signé avec la Cedeao, un accord sur la libre circulation des personnes et des biens. Cette décision, qui se veut solidaire de la communauté ouest-africaine, peut être doublement interprétée. En effet, la Mau­ritanie n’a pas intérêt à froisser ses amis de la Cedeao au regard de ses ambitions économiques. En plus, la Mauritanie n’a pas envie d’avoir un voisin dirigé par une armée. Ce qui fait dire à l’expert mauritanien, Zaka­ria Ould Amar, que les autorités de son pays auront du mal à s’afficher d’un côté ou de l’autre.

«Vous savez que le port de Noua­kchott est utilisé par les Maliens pour une partie de leur approvisionnement. Mais en tout cas, cela va être une décision difficile à prendre. Peut-être que la Mauritanie aura aussi un rôle à jouer, eu égard à ses relations avec le Mali et dans le cadre de sa position au sein du G5-Sahel. Peut-être une relation de médiation avec les autorités maliennes pour essayer de trouver une solution à ce problème. Evidem­ment aussi, une transition de cinq ans semble impossible pour les acteurs internationaux.»

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Actuellement, Bamako ne peut compter que sur Conakry et Alger dans une moindre me­sure.

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