Ondo Ossa, principal opposant et figure majeure de l’échiquier politique gabonais, brise le silence après le coup d'Etat intervenu au Gabon. Il est intervenu sur les ondes de TV5 Monde pour partager son analyse sur cette secousse politique. Le chef de l’opposition accuse Pascaline Bongo, sœur de Ali, de tirer les ficelles du putsch.
« La situation actuelle dans le pays est à mettre dans son contexte. Il ne faut pas que les Gabonais se trompent. Il n’y a pas de coup d’Etat militaire. Mais c’est une révolution de Palais », a confié l’adversaire du président déchu, Ali Bongo, lors d’un entretien sur la chaîne TV5.
Plus loin, l’opposant est convaincu que c’est « le clan Bongo » et que le chef de la transition n’est qu’un écran. « C’est Pascaline Bongo qui est derrière. C’est une révolution de palais », a servi Albert Ondo Ossa rappelant que c’est la garde prétorienne qui a perpétré le putsch.
Un scénario que n’étaye aucune preuve pour le moment, mais qui s’appuie sur une réalité : chez les Bongo Ondimba, l’unité familiale n’était pas de mise. De son point de vue, il s’agit d’un jeu d’intérêts internes plutôt que d’un réel changement pour le pays. Il a également tenu à préciser que, selon lui, la majorité des militaires n’était pas impliquée dans le coup.
Soulignant son attachement aux valeurs démocratiques, Ondo Ossa a fermement déclaré qu’en tant que démocrate, il ne saurait accepter ce coup d’État. Selon lui, il ne s’agit que d’un interlude et que ce putsch « ne fera pas long feu ».
Le point le plus polémique de son intervention reste son accusation directe envers Pascaline Bongo, qu’il désigne comme étant la principale instigatrice de ce coup d’État. Bien qu’il n’ait pas fourni de preuves concrètes à l’appui de cette affirmation, cette accusation ne manquera pas de créer des remous.
Évoquant les élections à venir, Ondo Ossa a également révélé avoir prévenu le Quai d’Orsay d’une possible manipulation électorale, mettant en garde contre un « hold-up électoral ».
Enfin, quant à la foule qui est sortie dans les rues pour célébrer le putsch, l’opposant minimise cet engouement populaire. Pour lui, il ne s’agit que de citoyens heureux du départ d’Ali Bongo et non d’un soutien à la nouvelle direction. Il en conclut en affirmant que le clan Bongo est loin d’avoir quitté le pouvoir : « Un Bongo est parti, mais un autre membre du clan est en train de prendre le pouvoir ».