Putsch en Afrique : Kagamé dédouane les militaires

Le Président rwandais s’est prononcé sur la récurrence des coups d’Etat en Afrique. Pour Paul Kagamé, ce n’est pas la faute aux militaires, mais le résultat d’une mauvaise gouvernance des dirigeants africains.

TOPSHOT - Rwanda's President Paul Kagame speaks during an interview with international media at the presidency office in Kigali, on May 28, 2021. (Photo by Simon Wohlfahrt / AFP) (Photo by SIMON WOHLFAHRT/AFP via Getty Images)

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Le chef de l’Etat Rwandais n’est pas allé par quatre chemins pour clarifier sa position sur la récurrence des putschs en Afrique. S’il n’approuve pas cette manière des militaires de renverser des régimes démocratiquement élus, Paul Kagamé estime aussi que l’échec des gouvernements civils pousse des soldats à prendre leur responsabilité.

« C’est, dans une certaine mesure, le résultat d’une défaillance dans la gouvernance. Ce n’est pas juste la faute des militaires, les civils ont aussi une responsabilité. Certes, le rôle des militaires n’est pas de conduire ce genre d’action, mais on ne peut ignorer que dans certains cas, les civils commettent, eux aussi, des actes contestables», a déclaré le dirigeant rwandais, dans un entretien avec Jeune Afrique.

L’ancien chef militaire d'ajouter : "Si, sous un gouvernement civil, la situation se détériore et que les gens meurent, que les problèmes s’accumulent et qu’en plus, les autorités se servent des militaires pour truquer les élections, qui doit-on blâmer lorsque l’armée renverse ces gouvernements ? Je trouve inapproprié de ne critiquer que les militaires et de ne pas blâmer les civils qui les ont utilisés pour se maintenir au pouvoir. J’imagine que c’est à partir de ce genre d’analyse que certains disent qu’il y a des bons et des mauvais coups d’État. Ensuite, même si l’armée trouve des justifications à son action et que les civils en sont au départ satisfaits, il reste une question : les militaires s’appliquent-ils réellement à mettre en place une transition pour régler les problèmes qui les ont amenés à faire leur coup d’Etat ? C’est cette situation que l’on va suivre de près en Guinée et au Mali.»

Cette déclaration de Paul Kagame intervient quelques jours après le coup d’Etat contre le régime de Roch Kaboré au Burkina Faso. Les militaires réunis au sein du MPSR avec à leur tête Paul Henri Damiba, ont mis fin aux fonctions de Kaboré. Ils ont aussi suspendu la constitution, dissous le parlement et le gouvernement dirigé par Lassina Zerbo. Les putschistes ont promis un retour à l’ordre constitutionnel «quand toutes les conditions seront réunies ».

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Au Mali, au Soudan et au Tchad, les militaires sont aux affaires. Une situation qui inquiète, en raison du recul démocratique qui se profile à l’horizon pour le continent africain déjà en proie à une crise sécuritaire dans certains pays, notamment au Sahel.

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