ASER : un pillage à huis clos, le PCA a perçu indûment 148 millions FCFA

A l'Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), le PCA «a perçu indûment» 148 000 000 FCfa, soit un surplus de 2 000 000 FCfa sur sa rémunération, ses primes…

cour des comptes

La Cour des Comptes a débusqué, dans son rapport portant sur la gestion 2018-2021, de gros cafards. De 2018 à 2021, les autorités de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) se sont gracieusement octroyé et en toute illégalité, des rémunérations, primes et autres avantages. Le contrôle effectué par la Cour des comptes de l’exercice 2018-2021 de l’Aser a révélé des irrégularités sur la rémunération et les avantages accordés au Président et aux autres membres du Conseil d’administration de la boîte.

Selon le rapport parcouru par L’Obs, le président du Conseil d’administration de l’Aser a indûment perçu la somme globale de 148 000 000 FCfa représentant le surplus de 2 000 000 FCfa sur sa rémunération, ses primes et gratifications sur la période 2018 à 2021. Le président du Conseil d’administration de l’Aser a perçu ces sommes en violation des textes qui régissent le fonctionnement des agences d’exécution.

Le président du Conseil d’administration de l’Aser perçoit des indemnités mensuelles de 4 000 000 FCfa, ce qui contrevient au décret n°2014-1186 du 17 septembre 2014 modifiant le décret n°2012-1314 du 16 novembre 2012 fixant la rémunération des Directeurs généraux, Directeurs, Présidents et membres des conseils de surveillance des agences qui prévoit un montant de 2 000 000 FCfa pour les agences de la catégorie un (1).

Le rapport de la Cour des comptes souligne que l’Aser aurait dû se conformer au décret susvisé dès que le décret 2014- 529 du 24 avril 2014 l’a classé à la première catégorie des agences. Les contrôleurs indiquent, par la même occasion, que par lettre n°0005927 du 15 mai 2015, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan a demandé au Directeur général de l’Aser de considérer la rémunération du Pca à un montant mensuel de 4 000 000 FCfa, en attendant la mise en conformité de ses textes.

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  • Le PCA, un enfant gâté

« En le faisant, estime la Cour des Comptes, le ministre outrepasse ses prérogatives car les rémunérations et les avantages accordés aux dirigeants sociaux des agences sont fixés par décret». Il s’y ajoute qu’en plus de ses indemnités mensuelles, le Pca de l’Aser bénéficie de 13e mois d’un montant de 4 000 000 FCfa, de gratifications correspondant à 3 mois d’indemnités, soit 12 000 000 FCfa sans aucune base légale. Le rapport de contrôle de l’exercice 2018-2021 de l’Aser souligne ainsi que le Président a indûment perçu la somme globale de 148 000 000 FCfa représentant le surplus de 2 000 000 FCfa sur sa rémunération, ses primes et gratifications sur la période revue.

Les contrôleurs ont également relevé des irrégularités dans le système de rémunération des autres administrateurs qui, selon eux, sont rémunérés sur la base du décret n°2014-1186 du 17 septembre 2014 susvisé qui fixe les indemnités des membres du Conseil de surveillance à 300 000 FCfa par session pour les agences de la catégorie un (1). Or, lit-on dans le rapport, «les membres du Conseil d’administration de l’Aser perçoivent des indemnités de session de 357 143 FCfa.

Cette irrégularité est due à la prise en charge par l’Aser de la retenue de 16% opérée sur les sommes versées aux membres du Conseil d’administration. En outre, chaque administrateur bénéficie d’indemnités de fin d’année d’un montant net 1 200 000 FCfa par an sur toute la période contrôlée sans base légale».

  • Des millions destinés aux dons et œuvres sociales distribués aux agents

L’autre scandale relevé par les vérificateurs de la Cour des comptes concerne la politique sociale de l’Aser des dépenses excessives qui violent les dispositions réglementaires. Car, à la place des véritables ayants-droit, ce sont les agents de l’Aser qui se partageaient les fonds destinés à la politique sociale de la boîte.

Selon les révélations contenues dans le rapport d’audit, sur toute la période sous revue, les dons et œuvres sociales enregistrés sont essentiellement accordés aux agents de l’Aser. Ces fonds étaient utilisés pour la prime de naissance, la prime de mariage, la prime de décès ascendant ou descendant, l’allocation décès conjoint, l’allocation décès du travailleur, des étrennes pour la Tabaski, la subvention pour le Ramadan, des billets pour le pèlerinage à la Mecque et des cadeaux de Noël et fin d’année. «Ils se sont élevés en 2018, 2019, 2020 et 2021 respectivement à 29 714 982 FCfa, 35 800 000 FCfa, 28 904 995 FCfa et 23 166 528 FCfa», lit-on dans le document.

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