L’emprisonnement du directeur de publication du site d’information général Dakarmatin transféré à la prison de Sébikotane mobilise les acteurs des médias. Face à la presse, la CAP a annoncé une batterie de décisions pour engager la riposte et faire libérer Pape Alé Niang. Ibrahima Lissa Faye lâche ses coups: « nous pensions que le Sénégal a dépassé ce stade d'emprisonner un journaliste pour un délit de presse. » Une situation qui a poussé la Cap à mettre en place une plateforme de lutte journalistique qui va mener le combat jusqu’à la libération de Pape Alé Niang.
« Nous avons mis en place un plan d'action de 22 points qui va démarrer ce vendredi 10 novembre 2022 et qui va durer une semaine. Vendredi prochain une marche nationale sera organisée à Dakar à partir de 10 h et sur toute l'étendue du territoire. Les journalistes doivent quitter les rédactions et boycotter toutes les rencontres. Nous allons commencer d'abord par une marche virtuelle ce vendredi 11 novembre 2022 à partir de midi. C'est un visuel qui sera partagé dans les sites et les réseaux sociaux », explique-t-il.
Poursuivant, il annonce qu' un édito commun sera publié lundi prochain pour rappeler et faire savoir à l'opinion que le "monstre" est revenu. La CAP va rencontrer les organisations de la société civile pour dénoncer l'arrestation de Pape Alé Niang et surtout le comportement du procureur qui est "inadmissible". Mercredi prochain un conseil des médias sera tenu à maison de la presse. Chaque jour une action sera menée jusqu'à la libération de Pape Alé Niang, promet la CAP.
Pape Alé Niang, qui dirige le site d’information Dakar Matin, est connu au Sénégal pour ses chroniques régulières sur l’actualité. Il a été arrêté puis placé en garde à vue ce dimanche 6 novembre à 14 heures (locales et GMT) au commissariat central de Dakar pour trois « infractions », a déclaré son avocat, Ciré Clédor Ly.
La police lui reproche d’« avoir porté à la connaissance du public une information dont la divulgation est de nature à nuire à la défense nationale et des actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles ». La troisième infraction est relative à « une violation du secret professionnel », selon Me Ly, qui a dénoncé « une montagne d’hérésies, des intimidations et une tentative de museler la presse ».