Les 3 grands moments de la politique sénégalaise en 2023

L'année 2023 touche à sa fin, avec de nombreux événements marquants. Pulse.sn revient sur les principaux faits politiques marquants survenus au Sénégal. Voici 3 plus grands moments de la politique sénégalaise en 2023.

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  • Macky renonce au 3e mandat

Le lundi 3 juillet 2023 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire moderne de la République sénégalaise. La symbolique n’est pas tant dans la décision d’un président républicain qui, au-delà des textes, décide de respecter l’esprit de la Constitution et la parole donnée, mais plutôt dans tout le cataclysme que cette décision engendre au sein du landernau politique sénégalais.

« Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 », a déclaré Macky Sall, après une vingtaine de minutes de discours à la RTS, la chaine nationale. Cela faisait plus d’un an que le président sénégalais faisait planer le suspense sur une éventuelle troisième candidature, plongeant le pays dans l’incertitude et de fortes tensions.

Si son camp arguait de la révision constitutionnelle de 2016 pour souligner que « les compteurs étaient remis à zéro » et que leur chef pouvait se présenter à nouveau à l’élection présidentielle de février 2024, ses opposants rappelaient que la Constitution limitait désormais à deux le nombre de mandats, ce qui rendait cette troisième candidature illégale. Pour la première fois dans l’histoire du pays, une présidentielle se déroulera sans le chef de l’État sortant.

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  • Emprisonnement de Sonko, dissolution de Pastef, émeutes de juin 2023

L’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko a été condamné jeudi 1er juin à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » par un tribunal dakarois. Il a par ailleurs été acquitté des accusations de viols, dans une affaire politico-judiciaire qui tient en haleine le Sénégal depuis plusieurs années.

Ousmane Sonko, qui était reclus, au moment de son procès, dans son fief de Ziguinchor, la ville du sud du pays dont il est maire, a depuis été « ramené de force » chez lui à Dakar après avoir été arrêté dans la région de Tamba. Les alentours de son domicile à Cité Keur Gorgui étaient bouclés depuis plus d’une cinquantaine de jour par un important dispositif des forces de l’ordre. Par la suite, Ousmane Sonko a été arrêté 28 juillet après avoir affirmé sur les réseaux sociaux que les forces de sécurité présentes devant son domicile l'avaient filmé.

Il a précisé avoir "personnellement arraché le téléphone et demandé à la personne de le déverrouiller et d'effacer les images qu'elle a prises", ce que cette dernière a refusé de faire. Des gendarmes étaient ensuite intervenus et l'avaient arrêté. Il a été inculpé par un juge qui a ordonné son placement en détention notamment pour "appels à l'insurrection et complot" contre l'État, a indiqué lundi l'un de ses avocats. Quelques heures plus tard, le gouvernement a annoncé la dissolution de son parti.

L'opposant avait été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Il avait été condamné le 8 mai à six mois de prison avec sursis à l'issue d'un procès en appel pour diffamation. "Huit infractions" lui sont reprochées.

Des émeutes ont éclaté dans de nombreux quartiers de Dakar mais aussi de quelques villes dans l'intérieur du pays jeudi après-midi, après la condamnation du chef de l'opposition Ousmane Sonko à deux ans de prison pour corruption de jeunesse.

Peu après l’annonce, jeudi 1er juin, de la condamnation à deux ans de prison ferme d’Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse », de nombreux jeunes comme lui sont descendus dans la rue pour laisser éclater leur colère à Dakar.. Des voitures, des bus, mais aussi des bâtiments administratifs, des stations-service ou encore des infrastructures d’enseignement supérieur ont été saccagés et incendiés dans divers quartiers de la capitale. Ces violents affrontements qui ont fait 16 morts ont aussi touché les régions, comme Mbour, Saint-Louis et Ziguinchor, fief d’Ousmane Sonko dont il est le maire.

Le gouvernement a restreint les accès aux réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp ou Twitter pour faire cesser selon lui "la diffusion de messages haineux et subversifs".. L'université en particulier a été le théâtre d'affrontements prolongés et d'importantes destructions.

  • Amadou Bâ candidat BBY

Après que Macky Sall a annoncé qu’il renonce à la Présidentielle de 2024, le Premier ministre Amadou Ba a été désigné candidat de BBY. Le président Sall l'a ouvertement chargé, s'il est élu, de poursuivre sa politique de grands chantiers visant à développer le pays et le sortir de la pauvreté. Mais Amadou Ba s’est heurté à la concurrence dans son propre camp.

Aly Ngouille Ndiaye, qui désapprouve la candidature d’Amadou Bâ, a annoncé sa démission du gouvernement sur les réseaux sociaux. D’autres ténors comme Boun Abdallah Dionne et Mame Boye Diao ont annoncé leur candidature à la Présidentielle. Désigné par Macky Sall pour être le candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), Amadou Ba devra donc concilier, au cours des trois prochains mois, sa casquette de Premier ministre et celle de dauphin du président sortant.

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