Marché politique sénégalais : un capharnaüm de 339 partis politiques

Le Sénégal compte actuellement 339 partis politiques.

Opposition sénégalaise

Dans un pays où le corps électoral ne dépasse pas 6 millions d’inscrits, la profusion des partis politiques fait désordre.

En 1996, ils n’étaient que 26. Au dernier recensement officiel, on en dénombrait 267. Aujourd’hui, le Sénégal compte 339, selon des chiffres publiés par Le Soleil.

La majorité des partis politiques sont surnommés « partis télécentres », du nom des cabines téléphoniques qui précédaient, au Sénégal, l’avènement du portable. Le nombre total de leurs adhérents est tellement dérisoire qu’ils pourraient tenir dans le box étroit d’un télécentre.

En 64 années, du 6 septembre 1959, reconnaissance de l’Union progressiste sénégalaises (UPS) qui deviendra le Parti socialiste, au 10 mars 2023, date de délivrance de son récépissé au Mouvement la voix du peuple (MVP), les autorités sénégalaises ont légalisé 339 partis.

  • 3 partis sous Senghor, 41 sous Diouf, 143 sous Wade, 151 sous Macky
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Dans le détail, sous le règne du président Léopold Sédar Senghor, il n’y avait que trois partis politiques : le Parti socialiste (ex-Union progressiste sénégalaises), le Parti démocratique sénégalais et le Parti africain de l’Indépendance et le Mouvement républicain sénégalais.

Sous Abdou Diouf, deuxième président du Sénégal, il a été recensé 41 parti politiques. Sous le régime libéral, avec Me Abdoulaye Wade, il a été dénombré 143 partis politiques. Le président Macky Sall remporte la médaille d’or avec l’existence de 151 partis politiques.

L’immense majorité des partis sénégalais n’a ni base politique ni différenciation idéologique, analyse le constitutionnaliste Babacar Guèye. Leur création répond avant tout à l’agenda personnel de leur leader en vue d’aller négocier son ralliement au camp au pouvoir ou à l’opposition, au gré du contexte.

Au Sénégal, la politique est devenue un ascenseur social. Le but de ces micropartis, dont certains n’existent que sur le papier, est d’occuper l’espace médiatique avant de rejoindre une coalition, puis de passer au guichet pour en récolter les fruits. Une tendance régulièrement alimentée par les partis au pouvoir, quels qu’ils soient, afin de provoquer des scissions chez leurs opposants.

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