Le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) a été dissous par décret ce 31 juillet, seulement deux heures après l’annonce de l’arrestation de Ousmane Sonko.
« Le parti politique Pastef est dissous par décret », a annoncé le ministre de l’Intérieur Antoine Diome dans un communiqué, justifiant sa décision par ses appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait, selon lui, de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023.
Deux mois après la dissolution de Pastef, Ousmane Sonko a ouvert un nouvel front judiciaire. En effet, comme rapporté par SourceA, le parti du maire de Ziguinchor a saisi la Cour suprême pour obtenir l’annulation de cette décision prise le 31 juillet dans la foulée de l’arrestation du leader des Patriotes.
Le parti avait deux mois pour introduire leur requête devant la plus haute juridiction. Leur recours n’étant pas suspensif, Ousmane Sonko et ses camarades projettent d’enclencher une procédure en référé afin que la mesure de dissolution de Pastef soit annulée en attendant que la Cour suprême se prononce sur fond.
Ousmane Sonko a été arrêté suite à un incident avec un gendarme, inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction. Il est poursuivi pour "appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également vol."
Le parti Pastef a été créé en janvier 2014 par Sonko alors agent des impôts et domaines. Radié de la fonction publique pour manquement grave en 2016, Sonko a été élu député sous la bannière de son parti en 2017 (un seul siège obtenu lors de ces élections). Pastef Les patriotes dispose actuellement de 27 députés à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives de 2022 dans le cadre de l’inter-coalition de l’opposition qui a obtenu 80 sièges sur un total de 165.