1er Mai : Pourquoi célébrons-nous la Fête du travail ?

La journée internationale des travailleurs, ou fête des travailleurs, devenue fête du Travail, est une fête internationale annuelle célébrant les travailleurs. Elle est l’occasion d’importantes manifestations du mouvement ouvrier. Mais, d'où vient-elle ?

Le Président Macky Sall lance les travaux de l'usine de dessalement d'eau de mer à Ouakam, le 31 mai 2022.

Instaurée à l'origine comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail, elle est célébrée dans de nombreux pays du monde le 1er mai. En Amérique du Nord, elle est célébrée officiellement le premier lundi de septembre. Au Royaume-Uni et en Irlande, elle est décalée le premier lundi de mai. En Australie, elle est fêtée à différentes dates proches du printemps ou de l’automne. Elle est souvent (mais pas toujours) instaurée comme jour férié légal. Elle est parfois associée à d’autres festivités ou traditions populaires.

Les célébrations du 1er Mai au Ghana sont intimement liées à l’histoire du pays, qui a été le premier d’Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance, en 1957. Trois ans plus tard, le pays dirigé par Kwame Nkrumah, panafricaniste proche du bloc de l’Est pendant la guerre froide, célèbre pour la première fois le 1er Mai. Entre 1966 et 1972, à la suite d’un coup d’Etat, cette fête sera interdite dans le pays et il faudra attendre 1992 et l’instauration du multipartisme pour qu’elle ait lieu chaque année.

Plus puriste, le Sénégal se souvient qu’il a une longue histoire de défense des droits des travailleurs. La première grève en Afrique subsaharienne a eu lieu à Dakar en 1919. A suivi l’enregistrement du premier syndicat, en 1923, et, depuis 1947, le passage du 1er Mai au rang des jours fériés. Depuis c’est un rituel. La tradition exige que les travailleurs portent un cahier de doléances au palais présidentiel.

Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là. C’est ainsi que le 1 er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté cette revendication, entament une grève générale. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays.

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Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C’est alors qu'une bombe explose devant les forces de l’ordre.

Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort ; quatre seront pendus le vendredi 11 novembre 1887 (connu depuis comme Black Friday ou vendredi noir) malgré l’inexistence de preuves, le dernier s’étant suicidé dans sa cellule. Trois autres sont condamnés à perpétuité. Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des condamnés, August Spies : « Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui ».

Trois ans plus tard, la IIe Internationale socialiste se réunit à Paris pour le centenaire de la Révolution française et l’exposition universelle. Sur une proposition de Raymond Lavigne, elle décide le 20 juillet 1889 de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation avec pour objectif la réduction de la journée de travail à huit heures (soit 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé). Le 1er mai 1890, le 1er Mai est ainsi célébré dans la plupart des pays, avec des participations diverses. Le 1er mai 1891, à Fourmies, dans le Nord, en France, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts (voir la Fusillade de Fourmies et Ravachol).

Avec ce nouveau drame, le 1er Mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l’Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai. En 1920, la Russie bolchévique décide que le 1er mai sera désormais chômé et deviendra la fête légale des travailleurs. Son exemple est suivi dans la plupart des autres pays. Pie XII institue en 1955 la fête de saint Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année.

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