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Afrique : 500.000 personnes tuées à cause de l’eau contaminée (ONU-OMS)

 2 milliards de personnes en Afrique consomment encore de l'eau contaminée par des matières fécales. Selon l'OMS, cette contamination est responsable de 500 000 décès par diarrhée chaque année.
Selon-l OMS -un-milliard-d Africains-consommeraient-de-l eau-contaminée-CMorin-Gibourg
Selon-l OMS -un-milliard-d Africains-consommeraient-de-l eau-contaminée-CMorin-Gibourg

Près d’une personne sur trois dans le monde consomme de l’eau contaminée par des matières fécales. La moitié d'entre elles se trouve en Afrique. Au Ghana, par exemple, l'OMS relève que 38 % de l'eau serait contaminée. En cause : des systèmes d'assainissement défaillants.

Et dans ce domaine, les pays africains ne fournissent pas tous les mêmes efforts, note Fiona Gore, du département Eau, Assainissement et Hygiène à l'OMS. « Certains pays ont fait des avancées beaucoup plus importantes au niveau des couvertures d’assainissement et d’eau potable dans les 15 dernières années. » Parmi les bons élèves figurent par exemple l’Angola, le Botswana et l’Algérie.

« Ensuite d’autres pays ont fait des progrès moyens, comme la Mauritanie, l’Afrique du Sud, avec une meilleure utilisation du financement disponible et avec une mobilisation de nouveaux fonds, note-t-elle. Je pense que beaucoup d’avancées peuvent être faites sur les dix, quinze prochaines années, afin de permettre d’apporter de l’eau saine, fiable, et prévenir des maladies », avance-t-on

Car cette contamination n'est pas sans danger. La population concernée risque en effet de contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde ou encore la polio. Pire encore, cette eau contaminée serait la cause de 500 000 décès par diarrhée chaque année.

Une revue récente des projets de la Banque mondiale engagés dans les 15 dernières années a montré que les coûts associés à la construction des forages, qu'il s'agisse d’ouvrages nouveaux ou de remplacements sont substantiels, représentant en moyenne 5 % des dépenses totales consacrées aux systèmes d'eau potable. 

L'OMS recommande donc un investissement massif des pays dans les infrastructures. Les dépenses des pays en matière d'eau et d'assainissement ont beau avoir augmenté depuis trois ans, l’effort reste en effet insuffisant dans une large majorité des cas. Garantir l'accès à l'eau potable est pourtant une priorité. C'est même l'un des 17 objectifs de développement durable fixés par l'ONU pour 2030. Mais selon l'OMS, celui lié à l'eau ne sera pas atteint si les financements n'évoluent pas plus vite.

Pour y remédier, les pays vont donc devoir mettre la main au porte-monnaie et tripler les investissements en infrastructures. Au moins 100 milliards de dollars doivent être investis chaque année. Le défi peut être relevé, assure l'OMS.

La Banque mondiale a publié récemment, un rapport troublant sur l’économie des eaux souterraines, en Afrique et dans le monde. Dans ledit document, l’institution financière nous révèle que les montants des investissements ne tiennent souvent pas compte de l'efficacité opérationnelle et de la durabilité des puits et forages d’eau qui sont construits.

Pourtant, fait remarquer la Banque mondiale, « dans des pays comme la Gambie des forages desservant Banjul, sa capitale, ont été abandonnés, en raison d'une contamination par les nitrates". Au même moment, continue le rapport des forages profonds "à Lomé au Togo ont été fermés en raison de venues de sable dans l'eau pompée". 

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