Enfants vivant avec le VIH au Sénégal : les chiffres font peur

Au Sénégal, le taux de prévalence du Sida est de 0,3% dans la population générale, selon le Rapport annuel du CNLS de 2021.

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Après plus de trente-cinq ans (35) de riposte au VIH et au Sida, des nouvelles infections sont apparues : 69,2% selon le Spectrum ONUSIDA (rapport 2021.) En effet, 0,4% des femmes et 0,3% des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH.

0,4% des femmes et 0,3% des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH en 2021

A cela s’ajoutent l’augmentation du nombre de cas d’IST estimé à 801 176 cas recensés durant la période de la mise en œuvre du Plan stratégique national de lutte contre le Sida (2018-2022) et corrélativement aux déperditions dans la cascade PTME (Prévention de la transmission Mère/enfant), la problématique de la levée de l’anonymat chez les proches de certains malades qui ne sont pas observant vis-à-vis du traitement ou des règles de prévention.

IST : 801 176 cas recensés entre 2018 et 2022

La vulnérabilité des enfants – Si les chiffres font on ne peut plus peur, il convient aussi de préciser que la prise en charge des enfants reste faible. En effet, en 2021, sur une estimation de 3 957 enfants infectés par le VIH au Sénégal, seuls 1661 ont été diagnostiqués soit 42,0% et environ 1446 ont eu un accès au traitement antirétroviral soit 36,50%, si bien que les obstacles à l’accès au traitement destinés aux enfants sont considérables.

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3 957 enfants infectés par le VIH au Sénégal

Dans l’atteinte des 95-95-95, des chiffres faisant état de contreperformances indiquent que 72% des PVVIH (Personne vivant avec le VIH) connaissent leur statut sérologique contre 35% pour les enfants ; 87% des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement ARV, contre 31% pour les enfants, 79% des patients sous traitement ARV ont une charge virale indétectable, contre 17% pour les enfants. Sur 3 957 enfants infectés par le VIH au Sénégal, seuls 1661 ont été diagnostiqués soit 42,0% et environ 1446 sont traités.

Au vu de ces résultats, le Ministère de la femme, de la famille et de la protection des enfants, ainsi que le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) estiment qu’il convient de remobiliser tous les acteurs afin de réduire les gaps, de rattraper le retard dans la prise en charge des enfants au VIH et d’éliminer la transmission mère enfant. Chez les adolescents, les filles sont plus touchées que les garçons : En cause, elles utilisent moins le préservatif, etc.

Hormis les gaps dans la prise en charge des enfants, d’autres défis sont à relever. Parmi eux, la prise en charge des adolescents. En effet, bien que les nouvelles infections soient en baisse, elles représentent 14,3% chez les adolescents jeunes et les jeunes filles sont deux fois plus infectées que les garçons. Cet état de fait serait lié en partie par la faible connaissance des moyens de prévention au VIH, à la faible utilisation du préservatif chez les filles (27%), à la faible connaissance des lieux de dépistage, les grossesses précoces… Or, la cible adolescente a un taux de prévalence plus élevée que la moyenne nationale et 7 sur 10 nouvelles infections surviennent avant 35 ans.

Les filles et les jeunes femmes de moins de 24 ans présentent des taux beaucoup plus élevés d’infection à VIH que les garçons et les jeunes hommes du même âge. En outre, la période de transition entre l’adolescence et l’âge adulte s’accompagne de changements physiques, émotionnels et cognitifs complexes, avec une plus grande influence des pairs dans la prise de décision. Un environnement social propice, qui permet aux adolescents d’accéder aux informations sur la santé, de rester scolarisés et d’acquérir des compétences sociales pour se préparer à l’indépendance économique, contribue à donner aux jeunes les moyens de rester séronégatif au VIH.

Selon les TDR, les filles et les jeunes femmes de moins de 24 ans présentent des taux beaucoup plus élevés d’infection à VIH que les garçons et les jeunes hommes du même âge. Les adolescents et particulièrement les jeunes filles sont souvent privés d’informations et ne peuvent pas se protéger s’ils ignorent les modes de transmission et de prévention de l’infection à VIH.

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