Grossesse et labeur : la sombre histoire derrière l'avortement de Rama Diop

Dans un dossier consacré à la journée du 8 mars, L'OBSERVATEUR parle de la souffrance, du calvaire, de la misère, bref des difficiles conditions de vie des femmes de l’île de Bopp Thior. L'histoire de Rama Diop est effarante.

grossesse-enceinte

Les habitants de cet île de la commune de Gandon (région de Saint-Louis) font la traversée du fleuve jusqu’à Saint-Louis pour s’approvisionner en eau potable au niveau des bornes fontaines. Rama Diop, l'une d'elle, en a fait les frais. Témoignages.

"J’ai été victime d’un avortement à cause de…"

"Je m’appelle Rama Diop, j’ai 45 ans. Et je suis originaire de l’île de Bopp Thior. Nous avons toujours été confrontées aux difficiles conditions de vie, notamment le manque d’eau potable. Et cela depuis nos ancêtres. L’année dernière, j’ai été victime d’un avortement suite au poids lourd de 120 bidons d’eau potable que je transportais seule, nuitamment de la rive du fleuve jusqu’à la maison."

Elle ajoute : "C’était à la veille du Maouloud et mon mari était déjà parti à Tivaouane pour les besoins du Gamou. Et ce jour-là, à 23 heures, alors que je dormais profondément avec mes enfants dans ma chambre, le piroguier qui venait de Saint-Louis, a toqué à ma porte pour me dire que je devais récupérer mes bidons, qu’il devait aller chercher de l’eau potable pour une autre personne."

"En état de grossesse de trois mois, n’ayant personne pour m’épauler, je me suis alors rendue à la rive pour transporter mes 120 bidons sur ma tête jusque dans mon foyer. Malheureusement, le lendemain, tôt le matin, j’ai commencé à saigner abondement. Et avant même de me rendre à la structure sanitaire de Gokhou Mbacc, à Saint-Louis, j’ai perdu le fœtus dans les toilettes."

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Elle conclut : "La sage-femme confirme l'avortement qui serait, d’après ses explications, dû à la charge de manœuvre des nombreux bidons d’eau sur une distance assez éloignée. Et je ne suis pas la seule femme de la localité à être confrontée à pareille situation. Mais, nous n’avons pas d’autres solutions. C’est presque devenu une banalité dans la zone."

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