Initiation au BTP : quand les filles contournent les stéréotypes !

Elles sont femmes et elles ont décidé de construire leurs futures carrières autour des métiers du bâtiment et travaux publics envers et malgré tout.

Image d'illustration

Dans le secteur des BTP, la féminisation reste lente mais des avancées significatives sont à noter. En plusieurs décennies, les femmes accèdent à des postes avec plus de responsabilités. Il convient de souligner le rôle important joué par la formation professionnelle. Ndeye Khady Guèye, étudiante en troisième année en génie civile dans une université de Dakar qu’elle n’a pas voulu mentionner, estime que le choix de la formation a été très compliquée pour elle.

Effet, la jeune demoiselle, teint noire, raconte que son entourage s’est opposé en premier, excepté son père : « Ma famille m’a dit que je ne devais pas suivre une formation qui mène au métier de maçon (sourire). On m’a dit que j’ai un bac scientifique, il y a mieux que les BTP. Avec le soutien de mon père, les autres ont fini par comprendre l’importance de cette filière », raconte-t-elle.

Cette vidéo met en lumière une jeune dame répondant au nom de Salamata Bocar Sall. Cette technicienne en bâtiment a fini par braver tous les préjugés.

Bien que les métiers soient jugés difficiles voire pénibles, la mécanisation et le déploiement de nouveaux outils réduisant le poids du matériel rendent les tâches plus faciles à accomplir. La pénurie de main d'œuvre qui touche durement le secteur pourrait en partie être compensée par une plus grande embauche de femmes.

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Une formation qualifiante est ainsi la meilleure alternative pour y parvenir. « Les objectifs de la formation est de permettre à chaque étudiant de devenir un concepteur innovant mais aussi un ingénieur généraliste ayant la possibilité d'intervenir dans plusieurs domaines à savoir : BTP, Route, Hydraulique, Géotechnique, Topographie, etc.. », explique Aminata Coulibaly, étudiante en Master I en Génie civil à l'Institut Polytechnique Panafricain (IPP) de Dakar.

Les pesanteurs sociales ne sont plus un obstacle

Cette jeune originaire du Mali veut également suivre les pas de son père. Lequel est dans le domaine de la construction avec une entreprise de production de briques. Seulement, elle compte pousser ses études pour mieux appréhender ce secteur. « J'ai choisi le génie civil car j'ai toujours été passionnée par les ouvrages d'art à savoir la construction des routes mais aussi parce que mon père s’active dans ce secteur », avance-t-elle en toute fierté.

Les représentations traditionnelles pèsent encore aujourd’hui sur les choix d’orientation même si les mentalités s’ouvrent à la mixité. Dieynaba Gackou ne dira pas le contraire. Cette jeune technicienne supérieure et qui poursuit ses études en BTP a vécu toutes les railleries sur sa passion. Seulement son amour pour la construction a pris le dessus. Elle, qui n’a jamais flanché, s’active dans les chantiers. Elle ne manque pas de magnifier la formation reçue à l’école. La demoiselle Gackou estime que la pratique est plus importante que la théorie.

« Nous avons acquis une certaine expérience du terrain, cumulée à la formation théorique. Le meilleur apprentissage, c’est le terrain. Depuis toute petite, je nourrissais une passion pour la construction. Déjà, je participais aux travaux avec des maçons qui travaillaient chez moi. Je m’exerçais avec leur taloche au moment où il faisait de l’enduit. J’en ai pris l’habitude avec le temps. Et me rappelait tout le temps que c’est un métier d’hommes. Même en classe, on nous le répète. Franchement, ces propos n’ont jamais eu effet sur moi, car j’ai fait partie de ceux qui pensent que ce métier n’a pas de limite ni de genre », avance Dieynaba Gackou.

Les Femmes : Une touche nouvelle au BTP

Cette jeune battante est en train de se frayer un chemin. Comme elle, Astou Ngom, étudiante en deuxième année en Génie civil à l’institut polytechnique de Dakar (IPD), entend construire une carrière professionnelle autour de ce secteur. Passionnée par les BTP, elle estime qu’embrasser cette filière est la meilleure option pour « réveiller son talent d’artiste ».

Les femmes commencent à prendre leur place dans ce domaine qui, jusqu’à un passé récent, était réservé aux hommes. La demoiselle Ngom martèle que sa motivation est par ailleurs animée par le besoin d’extérioriser ses compétences et d’élargir ses connaissances. Elle n’est pas seule dans cette situation. Son camarade de classe Ndèye Aïcha Sow Top estime que ce métier ne doit pas être une limite pour atteindre ses objectifs.

L’étudiante à l’IPD est convaincue qu’il s’agit plutôt d’un défi à relever : « J’ai la conviction que je dois réussir et que je vais réussir et prouver aux hommes nous considérons comme inférieurs le contraire. Étant féministe, je contribue à l'émancipation des femmes en commençant par moi-même ». Ndeye Aïcha reconnaît toutefois que le génie civil est un domaine très vaste demandant endurance et persévérance. Sauf qu'elle semble être coriace. « J’aime ressentir de la solidité dans ce que je fais pour me sentir fière demain quand j'aurais réussi », une manière pour elle de démontrer qu’elle est forte.

Dans ce même sillage, Astou Ngom et Aminata Coulibaly nourrissent le même désir : entreprendre à l’avenir dans ce secteur. La pleine réalisation de leur potentiel contribuerait massivement à la croissance et à la prospérité des BTP en Afrique. Ces deux passionnées des travaux publics ne comptent pas se limiter à de simples employées mais elles se voient cheffes d’entreprise.

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