Un bus de transport en commun Tata immatriculé DK 3080 AM a été attaqué par sept malfaiteurs encagoulés, armés de cocktail Molotov et d’armes blanches. Ils ont jeté des cocktails dans le bus rempli de monde. Une attaque qui a tué deux personnes, consumées par les flammes et faisant de nombreux blessés.
Le chauffeur du bus rejoue le film de l’attaque. « Je me suis stationné au niveau de l’arrêt "Magasin" pour permettre à un passager de descendre. Et subitement j’ai aperçu devant moi deux personnes encagoulées armées de grosses pierres. Elles se mirent à casser les vitres du bus. Les cinq autres bandits se mettent à insulter les usagers. Ils ont volé et pillé les usagers. Ils étaient munis de cocktails Molotov et d’armes blanches. Un homme armé de briquet a lancé le cocktail devant moi et le bus a pris feu », retrace-t-il, dans des propos repris par L'Obs.
Il poursuit : « (...) La fumée toxique nous étouffait. Personne ne pouvait voir les portes de sortie du bus. Les gens se mettaient à crier au secours, nous allons mourir. C’est par la suite que j’ai foncé sur la porte en face de moi. Un autre groupe de passagers s’est empressé au niveau de la porte qui se trouve juste à côté du receveur. Les autres sont passés par les fenêtres. C’est ce qui explique les nombreux blessés ». Il précise que les "bandits" étaient au nombre de sept en tenue militaire.
Deux femmes consumées par le feu
Le chauffeur Abdoulaye Diop confie avoir reçu une bouteille de cocktail Molotov. « Dans ma vie, c’est la première fois que je vois des personnes totalement consumées par un feu. Les personnes consumées criaient de toutes leurs forces. J’étais présent, mais je ne pouvais rien faire », confie-t-il. « Les deux personnes qui ont perdu la vie occupaient la dernière rangée du bus et étaient des femmes. Non seulement elles étaient derrière, mais n’avaient pas assez de force pour se faufiler jusqu’à la sortie. Les usagers se bousculaient et le bus était en feu », poursuit-il.
Ngora Diome, receveur du bus Tata, explique : « Les gens se bousculaient à la porte centrale du bus. Je suis passé par la fenêtre. C’était plus facile pour moi. Les habits des femmes avaient pris feu. Mais nous ne pouvons rien faire. C’est vraiment dramatique ». Il ajoute : « Les blessés sont nombreux, les gens se vidaient de tout leur sang ». « Tous les billets ont été consumés par le feu. Le bus était en feu, même le sac dans lequel j’avais mis mon versement du week-end a pris feu, avec 35 000 FCFA », martèle-t-il.