Après 48 heures de garde à vue, Dr Babacar Niang, arrêté à Médina Ndiathbé, dans le Nord du Sénégal, a été libéré. Une libération intervenue quelques heures après la prolongation de sa garde à vue à la Sûreté urbaine. Cependant, il devra se présenter devant les enquêteurs, ce lundi.
Le Docteur Babacar Niang de la clinique Suma Assistance placé en garde à vue à la Sûreté urbaine, a été libéré, ce week-end. L'on vous dévoile les véritables raisons de sa libération.
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S’il a été libéré, c’est parce que sa garde à vue de 48 heures ne pouvait plus être prolongée. Limitée dans le temps, la garde à vue permet aux enquêteurs judiciaires d’interroger le suspect et de vérifier la véracité de ses déclarations. Une garde à vue ne doit pas dépasser 48 heures.
Le procureur de la République doit donner un accord écrit et motivé. À la fin du délai de la garde à vue, le prévenu est, soit remis en liberté, soit déféré devant un magistrat. S’il n’est pas remis en liberté, le gardé à vue est gardé en rétention pendant 20 heures maximum, pour être ensuite présenté devant le procureur de la République.
Ce qu'il faut savoir sur la garde à vue
En Droit Sénégalais, la garde à vue peut être considérée comme une mesure de privation temporaire de liberté d’une personne suspectée d’avoir commis ou tenté de commettre une infraction (par infraction on entend la violation de la loi).
Ainsi, après son interpellation une enquête préliminaire doit être ouverte dans les locaux d’un commissariat de police ou d’une brigade de gendarmerie afin de rassembler toutes les informations nécessaires à l’établissement de sa culpabilité ou de son innocence.
Au nom du respect des droits de la personne, la garde à vue est strictement encadrée par le Code de Procédure Pénale (loi n°2016-30 du 08 Novembre 2016). A cet effet, sa durée est limitée à quarante-huit (48) heures mais elle peut être renouvelée une fois sur autorisation écrite du procureur de la République. En clair, la garde à vue peut durer jusqu’à quatre-vingt-seize (96) heures. Pour les infractions qui présentent une certaine gravité (atteinte à la sureté de l’Etat, actes de terrorisme.), elle est de quatre-vingt-seize (96) heures renouvelables deux (2) fois.
La personne qui est gardée à vue a le droit de se faire assister par un avocat comme le prévoit l’article 5 du règlement n°05/CM/UEMOA. Si celui-ci ne peut pas se déplacer dans les meilleurs délais, il peut communiquer par téléphone ou par tout autre moyen de communication avec elle. L’entretien ne peut tout de même pas dépasser trente (30) minutes.
Durant toute la période de la garde à vue, les éléments de police ou les gendarmes qui effectuent l’enquête (appelés officiers de police judiciaire) sont tenus de respecter les droits de la personne interpellée. En cas de torture, ils encourent une peine d’emprisonnement de cinq (5) à dix (10) ans et d’une amende de cent mille (100.000) à cinq cent mille (500.000) F CFA.
A la fin de la mesure, le mis en cause est déféré au Parquet (on le présente au Procureur de la République). Il appartient dès lors au Procureur de la République de décider de son sort. Il peut le placer sous mandat de dépôt (c’est-à-dire l’envoyer en prison à titre provisoire en confiant le dossier à un juge d’instruction pour l’approfondissement de l’enquête), ou le renvoyer devant le tribunal compétent pour jugement (en cas de flagrant délit) ou classer le dossier sans suite (lorsqu’il ne juge pas opportun de le poursuivre).
Rappelons que le mis en cause est poursuivi pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire