Lettre au Président (Par Wade Maux, artiste philosophe)

M. le président de la République du Sénégal, M. Macky Sall

Wade Maux

Bonjour M. le Président,

C’est avec tristesse et un cœur meurtri que je vous écris, en ma qualité d’artiste et enseignant de philosophie, cette correspondance épistolaire. Au même titre que Platon, après la condamnation de Socrate. Je vous demande M. le président « comment dans la cité, la justice a-t-elle pu être bafouée et la vérité condamnée à mort ? »

Je ne suis pas de ceux qui réclament votre démission, encore moins de ceux qui vous disent « gëmmël dôr xoolal dôr ». Je suis un Sénégalais qui est sous le choc parce qu’il y a un carnage qui se profile à l’horizon. L’objectif de ma missive est de vous dire que ce n’est pas la capacité à exercer la violence sur sa population qui fait la grandeur d’un chef d’Etat. C’est plutôt l’esprit de dépassement et l’acte consistant à faire fi de son égoïsme tout en faisant preuve de philanthropie qui explique la puissance des grands hommes.

Ces derniers temps, M. le président, nous avons constaté que votre « thanatos » est en train de prendre le dessus sur votre « eros ». Ce qui se passe aujourd’hui dans notre cher Sénégal montre qu’au lendemain des événements de mars 2021 vous nagiez dans l’illusion d’avoir compris la jeunesse de votre pays. Je le dis haut et fort M. le président : votre daltonisme vous conduit dans l’incapacité d’interpréter ce bain de sang qui commence à s’installer au pays de Alboury Ndiaye, de Alioune Sitoé Diatta, au pays de Thierno Souleymane Baal mais aussi au pays des braves dames de Nder.

En outre, il n’est pas trop tard de faire machine arrière. Regardez sur le rétroviseur, faites une analyse sans complaisance de votre entourage. N’acceptez pas de voir la situation actuelle du pays à travers le prisme de votre ministre de l’Intérieur qui avance souvent des propos fallacieux ou de votre ministre de la Jeunesse dépourvu de toute qualité de rescogitant.

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À cause de leur insolence doublée d’une arrogance, à la limite fole, l’image du ministre est convertie en « ministron ». Pourquoi toutes ces contrevérités ? Pourquoi tout cet acharnement sur les opposants ? Pourquoi tous ces prisonniers politiques et cette impunité de certains actes barbares ? M. Le président, ne donnez pas raison à Nietzsche qui disait « l’Etat, c’est le plus froid des monstres froids. Il ment froidement et son mensonge consiste à dire moi l’Etat, je suis le peuple. C’est un mensonge ! »

Certes, par le vote libre et démocratique, nous vous avons concédé un pouvoir incommensurable. Mais, n’oubliez jamais les conseils de Paul Valéry : « Si l’Etat est fort, il nous écrase ; s’il est faible, nous périssons ».

Je tenais finalement à vous rappeler M. le président que seul le pouvoir divin est éternel. Veuillez, M. le président Macky Sall, honorer votre engagement d’alors et recevoir mes salutations distinguées.

WADE MAUX

FAKALLA TABAARAK !!!

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