L'histoire de la chorégraphie des Layènes

L'OBSERVATEUR évoque les origines, la signification et a transmission de l'histoire de la chorégraphie des Layènes.

layene

Claquements de doigts, balancements de bras, mouvements des bras... Il n’est pas rare qu’un spectateur s’extasie devant la beauté et la coordination des mouvements qu’exécutent les Layènes, durant l’Appel, au moment des chants. La chorégraphie est millimétrée, embellie aussi par l’uniformisation de la couleur.

Le mouvement est quelquefois lent. Il est par moments cadencé. A ces gesticulations millimétrées, l’harmonie donne tout son charme. Sur le plan spirituel, le zikroulah se manifeste en vous comme une eau qui fuse de votre cœur sous forme de lumière, gagne tout votre corps et vous fait balancer le corps», répond Seydina Issa Lahi Diop, membre de la cellule de communication depuis maintenant 26 ans.

A l’origine, les femmes

Selon les témoignages recueillis par L'OBS, la chorégraphie a vu le jour depuis que des adeptes ont commencé à se former autour de l’érudit qui s’est déclaré ‘’Mahdi’’, le 24 mai 1883. Ces mouvements ont donc toujours existé, mais dans un autre style.

Seydina Issa Lahi Diop explique : «Ce sont nos mamans et nos grand-mamans qui faisaient le ‘’djayou’’. C'étaient des balancements de bras accompagnés de claquements de doigts.» C’en était ainsi jusqu’en janvier 1968. Cette année-là, constatant une certaine dégradation des mœurs et l’effritement de la jeunesse autour de lui, Seydina Abdoulaye Thiaw Laye, fils du khalif d’alors, Seydina Mandione Lahi ibn Seydina Limamou Lahi, décide d’y apporter un remède.

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Sa méthode a été de cibler les jeunes et de les faire intégrer les ‘’dahiras’’ qu’il allait créer. Il le fera avec l’aide de la paire fidèle qui l’accompagnait dans ses soirées religieuses. El Hadji Magoume Keur Diongue et Elhadj Issa Ndiaye, tous deux des chanteurs Layenne, organisent les jeunes. Ils seront appuyés dans ce chantier par d’autres disciples comme Maguette Sarr et Seydina Ndoye.

Le premier ‘’dahira’’ fut formé à Cambérène avec 7 filles. Le célèbre chanteur Oustaz Magoum Keur Ndiongue, décédé en 2001, en était le chef d’orchestre. Il dirigeait les répétitions des chants et des balancements de bras dans des gesticulations bien rythmées.

« Et cela ne laissaient personne indifférent, commente-t-il. La première sortie officielle de ces ‘’dahira’’ a été effectuée à l’occasion d’une kermesse. Ils ont été invités parce que tout le monde s’extasiait sur la façon dont ces garçons et filles s’habillent et dont le zikroulah est chanté, ainsi que leur manière de rivaliser d’ardeur par les mouvements du corps. La première petite sortie avait lieu à Amitié II au domicile du Professeur Assane Sylla.»

Cambérène, d’où tout est parti

C’était le début d’une popularisation sans fin. L’organisation modèle maillera plusieurs autres quartiers de la capitale. Yeumbeul emboîtera le pas à Cambérène. Ils seront suivis dans cette initiative par Malika, Yoff, Dakar… Autour du noyau de Cambérène, naquirent plusieurs annexes. Aujourd’hui, les groupements se comptent à la pelle et enregistrent des adhésions en abondance.

La chorégraphie a accueilli le roi Fayçal d’Arabie Saoudite en 1972

Parmi les événements les plus marquants de la vie de ces organisations, figure l’accueil historique du roi Fayçal d’Arabie Saoudite par les ‘’dahiras’’ Layènes sur la demande du Président Léopold Sédar Senghor en 1972. «Ces filles et garçons ont accueilli l’invité du Président de la République d’alors. Il trouvait sa structure appropriée pour accueillir son hôte», se rappelle Seydina Issa Laye Sall. Ce jour-là, une haie d’une blancheur parfaite fut formée, s’étendant du salon d’honneur de l’aéroport jusqu’aux environs du quartier Tonghor à Yoff. «Il y avait les garçons d’un côté, les filles de l’autre, dans des vêtements blancs qui rappellent la tenue blanche de la Mecque», renchérit le membre de la cellule de communication.

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