Trafic sexuel à Kédougou : le mal des prostituées

À Kédougou (sud du Sénégal), sur 1500 prostituées, 280 seraient victimes de trafic sexuel grave, selon les estimations de l'étude d'ONG et d'universités de grande renommée telles que Center of human trafficking research & outreach.

Image d'illustration.

Dans une étude publiée par des ONG en partenariat avec certaines universités anglaises et américaines, le taux de prévalence des formes graves de trafic sexuel dans la région de Kédougou reste préoccupant. Une étude très poussée d'ONG et d'universités de grande renommée telles que Center of human trafficking research & outreach, (université de Géorgie aux États-Unis, l'université de Liverpool en Angleterre…), montre l'ampleur du phénomène dans la région de Kédougou, notamment les départements de Kédougou et Saraya.

L'enquête s'est intéressée à la tranche d'âge située entre 18 à 35 ans et engagée dans le commerce du sexe. Le rapport indique que la région de Kédougou compte au moins 1500 travailleuses du sexe recensées. Parmi celles-ci, 280 seraient victimes de trafic sexuel grave, soit 19% en valeur relative. Toutefois, il existe une disparité dans la région de Kédougou, dans la mesure où 13% des travailleuses du sexe et victimes de trafic sexuel grave se trouvent dans les départements de Saraya et de Kédougou.

Il ressort de cette étude que la plupart des victimes du trafic sexuel grave ne sont pas de nationalité sénégalaise. En effet, 68% de ces victimes sont de nationalité nigériane. La vulnérabilité demeure le principal brandon qui explique, non seulement la prostitution, mais aussi la mise en danger des travailleuses du sexe.

Près de deux tiers des victimes des formes graves de trafic, soit 64%, déclarent avoir vécu des conditions de vie préjudiciables au cours de leur existence. De manière plus explicite, 55% ont été victimes de violences domestiques et/ou conjugales. Les femmes ayant vécu dans la pauvreté sont deux fois plus exposées au trafic sexuel grave que d'autres. Mais aussi, les femmes ayant subi des violences sexuelles durant leur enfance sont huit fois plus vulnérables que les autres femmes.

ADVERTISEMENT

Tourmentées par leur condition d'objet sexuel, l'étude démontre que 8 % des travailleuses du sexe ont eu des pensées suicidaires en permanence, alors que 12 % de celles-ci ont au moins une fois de leur vie pensé à mettre fin à leur existence avec déjà un plan. Et 22 % d'entre elles jugent leur vie comme un échec social et pensent à se donner la mort.

Majoritairement présentes dans la zone, 15 % des travailleuses du sexe d'origine nigériane confient avoir été victimes de la confiscation de leurs papiers d'identité et 9% déclarent avoir subi des sévices physiques. Les victimes ont confié au cours de l'enquête qu'elles n'ont pas reçu de soutien moral.

Les travailleuses du sexe dénoncent aussi un manque d'assistance psychologique, de sensibilisation dans le but de sortir de cette situation.

ADVERTISEMENT

Témoin d'un événement? Contactez-nous directement sur nos réseaux sociaux ou via:

Email: temoin@pulse.sn

ADVERTISEMENT