Cela devrait être banal mais la scène se passe à Ziguinchor, capitale administrative d'une région qui a connu un lourd passé de guerre, d’où est né un mouvement irrédentiste qui se réclame « Forces démocratiques de Casamance ».
L'hymne national entonné par des jeunes qui ont décidé depuis plus de dix jours de « protéger le projet et le porteur du projet ».
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Ousmane Sonko qui s'y trouve retranché dans sa maison, refusant de répondre à l'appel insistant de la justice, sait pertinemment que même s'il est chez lui, des mauvaises langues ne manqueront pas de lier sa stratégie au « statut » particulier d’une localité peu commune du Sénégal. Et depuis des jours, de plus en plus des mots sortent de la bouche des partisans du régime qui voient en la posture de Sonko une manière de faire intervenir son appartenance ethnique. Ce qui n’est pas nouveau du reste, si l’on sait que depuis longtemps, ce rapprochement a été au cœur des manigances des tenants du pouvoir pour neutraliser un adversaire qui assume sa radicalité.
De mars 2021 à mai 2023, beaucoup d’eau a coulé entre Dakar la capitale et Ziguinchor. Néma la résidence du maire de Ziguinchor prend ainsi le relais de la cité Keur Gorgui son domicile dakarois. Si à Dakar, les Forces de défense et de sécurité (Fds) dictent leurs lois, à Ziguinchor, les jeunes ont érigé des barricades qui n’offrent aucune chance aux Fds.
Le constat est clair, ce ne sera pas aisé de venir facilement à bout d’un opposant qui a gagné en légitimité électorale et en popularité depuis les accusations graves de viol. La bataille de l’opinion a été gagnée par le leader du Pastef. Difficile de renverser cette situation.