Pulse logo
Pulse Region

Secteur extratif : gros scandale sur les titres miniers

Le ministère de l’Énergie, du pétrole et des mines a réalisé un audit des titres miniers actifs. Les conclusions révèlent que sur 513 permis miniers actifs 481 titres ne respectent pas la réglementation en vigueur, soit 94 %.

Le Minsitère des Mines a procédé à l’audit des titres miniers actifs de la base de données cadastrale de novembre 2024. Près de cinq mois après, les conclusions de la commission technique ont montré qu’il y a beaucoup de manquements vis-à-vis de la législation minière du Sénégal.

«Une requête formulée par l’autorité avait montré que les statistiques des titres miniers ne sont pas les mêmes. Cela veut dire qu’il y a eu des titres clandestins ou des autorisations qui ne sont pas renseignées auprès de l’administration minière. Nous avons fait, en collaboration avec les responsables internes de l’administration minière, l’audit de tous les titres miniers et les résultats sont ahurissants. Sur 513 permis miniers actifs les 94 % (soit 481 titres) ne respectent pas les dispositions de la législation minière en vigueur contre 6 % des permis (soit 32 titres) montrant une certaine conformité», explique le directeur général des Mines et de la géologie, Ibrahima Gassama repris par L'OBS.

C’était en marge d’un ateliersur la transparence dans la gouvernance des ressources extractives organisé par le ministère de l’Énergie, du pétrole et des mines en collaboration avec l’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement (Ajtrepe), avant-hier sur la Petite côte.  

De l’ordre dans l’attribution des titres miniers

Cependant, l’audit a montré qu’il y a 64 permis de recherche, 28 petites mines, 6 permis d’exploitation, 21 concessions minières, 115 autorisations de permis d’exploitation minière semi-mécanisée et 248 carrières ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur, contre seulement 6 permis de recherche, 15 autorisations de permis d’exploitation minière semi-mécanisée et 10 carrières qui sont conformes. En revanche, 7 permis de recherche, 4 petites mines, 50 autorisations de permis d’exploitation minière semi-mécanisées et 149 carrières sont attribués sous réserve.

Lire plus : https://www.pulse.sn/articles/business/senegal-le-secteur-minier-a-genere-1-508-milliards-fcfa-2024073018102268063

Pis, le directeur général des Mines et de la géologie souligne qu’il y a eu des fausses déclarations devant l’administration minière. «Mais ce qui est plus fascinant, c’est que ceux qui réalisent les gros chantiers de l’Etat demandent un titre ou un périmètre et vont exploiter plus de six ou sept et ils ne vont pas les déclarer à l’Administration. Et c’est ces mêmes qui vont surfacturer l’Etat dans ces chantiers. Donc, l’Etat perd doublement. Le pire c’est qu’il y a eu beaucoup d’autorisations minières qui ont été octroyées après le scrutin présidentiel du 24 mars 2024, entre le 25 et 27 mars», fait remarquer Ibrahima Gassama, directeur général des Mines et de la géologie.

Face à ce désordre dévoilé par l’audit des titres miniers, le ministre de l’Énergie, du pétrole et des mines, Birame Soulèye Diop, a indiqué que son département travaille pour remettre de l’ordre dans ce secteur stratégique de l’économie du pays. Il renseigne ainsi que depuis leur arrivée au pouvoir, ils ont reçu beaucoup de demandes de délivrance de titres, mais qu’ils n’ont encore attribué aucun permis, parce qu’il fallait terminer le travail et savoir où ils veulent aller.

Abonnez-vous pour recevoir des mises à jour quotidiennes.