Tout s’est déroulé vendredi dernier, peu avant la grande prière hebdomadaire. Des policiers venus du commissariat de Yeumbeul-Comico s’étaient positionnés au rond-point appelé «Terminus 54», dans la commune de Keur Massar-Nord, pour réguler la circulation et veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est alors que des éléments de la Brigade territoriale de la gendarmerie de Keur Massar, située à quelques mètres, interviennent pour leur demander de quitter les lieux. Selon les gendarmes interrogés par L'OBS, l’endroit relève exclusivement de leur ressort. Habitués à exercer leur prérogative sur le «Terminus 54», les policiers refusent catégoriquement de se retirer. Le ton monte rapidement.
Des propos houleux sont échangés et, pour affirmer leur autorité, les gendarmes font appel à des renforts. Lorsque le peloton arrive sur place, passants, automobilistes et riverains craignent le pire. Deux policiers sont alors interpellés, embarqués dans un véhicule et conduits à la Brigade territoriale de la gendarmerie. L’arrestation, relayée auprès des supérieurs hiérarchiques des policiers, est mal perçue. Le chef de service du commissariat de Yeumbeul-Comico, accompagné de ses hommes, se rend à la Brigade de gendarmerie pour vérifier la situation. Selon des sources, des dispositions étaient déjà prises pour libérer les deux policiers avant même l’arrivée du chef de la police.
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Malgré tout, des échanges tendus ont eu lieu à l’intérieur de la Brigade, avant que les deux chefs n’utilisent leur autorité pour contenir les écarts de langage et rétablir le calme. «Fort heureusement, des deux côtés, les relations entre frères d’armes ont prévalu, ce qui a favorisé un retour au calme», confie un témoin. La séquence, filmée par un passant ou un usager du rond-point, s’est rapidement répandue sur les réseaux sociaux, devenant virale et suscitant de nombreux commentaires.
Cet incident n’est pas isolé. Les tensions entre gendarmes et policiers pour le contrôle exclusif de certains secteurs sont récurrentes. «Les secteurs de compétence sont souvent très mal définis. Tout est flou et ce sont les autorités qui doivent prendre à bras le corps la délimitation des zones, notamment pour le contrôle des véhicules et les patrouilles de sécurité», confie notre interlocuteur. Il rappelle une altercation similaire survenue il y a quelques années entre des policiers de Zac Mbao et des gendarmes de la Zone Franche Industrielle. Des policiers avaient formé un barrage pour empêcher des gendarmes de poursuivre une patrouille nocturne dans une zone traditionnellement contrôlée par la police.
Des renforts des deux côtés avaient été appelés, et un gendarme avait été stoppé net par un tir de sommation. Les deux camps s’étaient finalement fait face jusque très tard dans la nuit, jusqu’au retrait des gendarmes. «On joue avec une situation qui pourrait, un jour, déboucher sur l’irréparable», avertit notre source, soulignant le risque d’escalade, si aucun cadre officiel n’est fixé.


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