Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus fréquents au monde. Il s’agit d’une tumeur maligne de la muqueuse (paroi interne) du colon ou du rectum. Ces derniers constituent le gros intestin, soit la dernière partie du tube digestif. D’après une récente étude de l’American Center Society (ACS), son taux d’incidence à début précoce augmente dans de nombreux pays. Et dans 14 pays sur les 27 observés, les taux augmentent chez les jeunes adultes alors qu’ils se stabilisent chez les 50 ans et plus.
Aujourd’hui, des scientifiques ont cependant découvert que la consommation régulière de yaourt pourrait contribuer à protéger contre certains types de cancer colorectal, en particulier les formes agressives se développant dans le côlon proximal (le côlon proximal est formé du côlon ascendant et du côlon transverse). Cela semble dû aux bactéries bénéfiques présentes dans le yaourt mais aussi dans les tissus tumoraux.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié les données de deux recherches ayant suivi plus de 100 000 infirmières diplômées et 51 000 professionnels de la santé de sexe masculin âgés de 30 à 75 ans depuis 1976. Chaque participant avait répondu à des questions sur son mode de vie, son état de santé et son régime alimentaire, dont sa consommation de yaourt, pendant plusieurs décennies.
Un risque réduit de 20%
En effet, les personnes qui consommaient deux yaourts ou plus par semaine présentaient un risque 20% moins élevé que les autres de développer un cancer colorectal positif au Bifidobacterium, une espèce bactérienne bénéfique couramment présente dans le yaourt. Cette dernière, présente dans environ 31 % des tumeurs colorectales étudiées, semble donc jouer un rôle clé.
Au cours de la période de suivi, les chercheurs ont documenté 3 079 cas de cancer colorectal, avec une analyse bactérienne détaillée pour 1 121 cas. « L'association entre la consommation de yaourt à long terme et l'incidence du cancer colorectal différait selon l'abondance de Bifidobacterium », expliquent aujourd’hui les scientifiques dans leur papier.
Les résultats sont particulièrement significatifs pour les cancers du côlon proximal, la partie du gros intestin la plus proche de l’intestin grêle. Or, ce type de cancer présente généralement des taux de survie plus faibles que les cancers des autres parties du côlon. « On pense depuis longtemps que le yaourt et les autres produits laitiers fermentés sont bénéfiques pour la santé gastro-intestinale », déclare Dr Tomotaka Ugai, co-auteur principal de l’étude et chercheur en pathologie au Brigham and Women’s Hospital (Etats-Unis).
Lien entre alimentation, microbiome intestinal et risque du cancer de l’intestin
« L’approche de mon laboratoire consiste à essayer de relier les régimes alimentaires à long terme et d’autres expositions à une éventuelle différence clé dans les tissus, comme la présence ou l’absence d’une espèce particulière de bactéries. Ce type de travail de détective peut accroître la force des preuves reliant l’alimentation aux effets sur la santé », développe-t-il.
« Cet article s’ajoute aux preuves croissantes qui illustrent le lien entre l’alimentation, le microbiome intestinal et le risque de cancer de l’intestin », indique le Dr Andrew T Chan, du Massachusetts General Hospital (Etats-Unis), co-auteur de l’étude. « Cela nous offre une voie supplémentaire pour étudier le rôle spécifique de ces facteurs dans le risque de cancer du côlon chez les jeunes. »
Comment se manifeste le cancer du côlon ?
Aux premiers stades de la maladie, le cancer colorectal est souvent asymptomatique. Après quoi, les symptômes les plus courants comprennent diarrhée, constipation, sang dans les selles, fatigue chronique, douleurs abdominales ou encore perte de poids inexpliquée. Pour réduire les risques, le dépistage à intervalles réguliers joue un rôle crucial ainsi qu’une alimentation saine, une consommation d’alcool limitée, une activité physique régulière et bien entendu l’arrêt du tabac.
Source : TOP SANTE