Le Tribunal des flagrants délits de Dakar a été, ce lundi, le théâtre d’un feuilleton judiciaire aux allures de série noire. Au centre du drame : Thierno Issa Sy, un émigré sénégalais établi en Europe, accusé d’avoir diffusé les vidéos intimes de son ex-fiancée, Déguène Ndiaye. Mais ce procès aux relents de trahison, de chantage et de vengeance, s’est conclu par une relaxe, suite à une décision inattendue de la plaignante.
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De la promesse de mariage à la rupture brutale
Thierno et Déguène étaient autrefois fiancés, avec des projets de mariage clairs. Mais la distance et les décisions de Thierno en Europe – où il épousa une autre femme sous le régime de la monogamie – ont bouleversé leurs plans. Déçue, Déguène coupe tout contact, mais l’homme revient à la charge, tentant de rallumer la flamme.
Tribunal de Dakar
Un message glaçant : « Vérifie ton statut »
C’est là que l’histoire prend un virage inquiétant. Dans sa plainte initiale, la jeune femme accuse Thierno d’avoir enregistré à son insu des images et vidéos intimes, qu’il aurait ensuite utilisées comme moyen de pression. « Il m’a écrit : ‘Vérifie ton statut, tu verras tes nudes’ », déclare-t-elle, évoquant une manipulation via WhatsApp et Snapchat. Elle parle également d’enregistrements faits sans son consentement, et dépose plainte pour collecte illégale de données personnelles, diffusion de contenus obscènes et violences.
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Un procès renversé par un désistement
Mais à la surprise générale, lors de l’audience, Déguène fait machine arrière. Elle retire ses accusations dans une lettre adressée au tribunal, affirmant que les vidéos avaient été envoyées volontairement et qu’aucune diffusion publique n’avait eu lieu. Ses nouvelles déclarations contredisent entièrement ses propos tenus lors de l’enquête. Malgré la tentative du procureur de revenir sur ses incohérences, elle maintient sa position, déstabilisant le cours du procès.
Thierno Issa Sy, soutenu par son avocat Me Ousseynou Ngom, nie toute malveillance. Il évoque une relation consentie, ponctuée d’échanges intimes mutuels. Le tribunal, s’appuyant sur la lettre de désistement, prononce la relaxe totale. Entre manipulation et rédemption, le tribunal a tranché… sans pouvoir trancher le fond des cœurs.