Un réseau présumé de séquestration et d’extorsion visant des ressortissants européens homosexuels a été démantelé par la Section de recherches (SR) de Dakar a démantelé. Un nommé Ibrahima Ndiaye surnommé « Madré » est soupçonné d’avoir orchestré une série de pièges en ligne, dont le dernier a conduit à l’arrestation de cinq personnes.
Un Belge de 68 ans séquestré dans un appartement
Selon Libération, les faits remontent au 4 avril dernier. La gendarmerie sénégalaise a été alertée depuis l’étranger pour signaler un enlèvement. À en croire le croire le journal, elle est intervenue en urgence à Ngor (Dakar) pour libérer Alain Jean Jacques Mahy, un Belge de 68 ans, déclaré séquestré dans un appartement. Son frère, contacté sous la contrainte, avait déjà transféré 5 000 euros (3 279 785 FCFA) via Western Union, sur les 7 000 euros (4591699 FCFA) réclamés par ses ravisseurs.
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Selon les éléments de l’enquête rapportés par le journal, Ibrahima Ndiaye « Madré » et Alain Jean Jacques Mahy s’étaient rencontrés via le site « Gay Romeo », puis avaient poursuivi leur relation sur WhatsApp. Après plusieurs mois d’échanges, Mahy a décidé de rejoindre son prétendu compagnon au Sénégal, où il arrive le 28 mars. Ensemble, ils séjournent d’abord à Saly, en compagnie d’autres membres du réseau.
Toutefois, le piège s’est refermé à Dakar, lorsqu’ils prennent un appartement à Ngor. Le Belge y est privé de liberté, de ses documents et de son téléphone. Contraint d’appeler son frère sous la menace, il est utilisé comme otage pour exiger une rançon. Les investigations ont permis d’identifier et de neutraliser le groupe de kidnappeurs. Ils sont identifiés et interpellés. Il s’agit de « Madré », Ndiémé Seck (40 ans), Fatoumata Bintou Keita (35 ans) et Abdoulaye Ba (22 ans). Tous sont soupçonnés d’avoir joué un rôle actif dans la séquestration ou le recouvrement des rançons.
Interrogé par la police, « Madré » a nié la séquestration, affirmant que Mahy lui aurait promis 7 000 euros en échange de rapports sexuels. Une version contestée par la victime, qui évoque un « amour sincère trahi. » Il admet cependant avoir fait avec le mise en cause des pratiques sexuelles (des fellations répétées accompagnées de jeux sadomasochistes) sans pénétration.
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Les examens médicaux, requis par les enquêteurs à l’hôpital Principal de Dakar, ont contredit cette version. Ils révèlent « une béance anale chez Mahy et une fissure chez Ndiaye. » Les investigations ont par ailleurs permis de relier Ibrahima Ndiaye à d'autres cas similaires. Plusieurs Européens ayant des penchants homosexuels auraient été victimes de chantage et contraints d’envoyer des sommes allant de 500 000 à 1,5 million FCFA, sans jamais porter plainte par crainte d’être exposés ou poursuivis pour homosexualité, illégale au Sénégal.
À l’issue de l’enquête, Alain Jean Jacques Mahy a lui aussi été déféré au parquet pour « actes contre nature », tout comme Ibrahima Ndiaye « Madré ». Quant à ses présumés complices, ils sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, séquestration, extorsion de fonds, complicité, et actes contre nature. »