Vers midi, une «puissante explosion» s’est produite sur un quai, la déflagration se faisant entendre à des dizaines de kilomètres à la ronde le samedi. Le port est proche de la grande ville côtière de Bandar Abbas, sur le détroit d’Ormuz par où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Une enquête est ouverte pour établir les causes de la catastrophe a été ordonnée par le président Massoud Pezeshkian. «L’accident a fait huit morts et 750 blessés», avait déclaré samedi le ministre de l’Intérieur iranien Eskandar Momeni, ajoutant que des renforts de Téhéran et d’autres villes étaient attendus. «Nous espérons éteindre l’incendie dans les prochaines heures», a-t-il précisé.
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Attisé par le vent, le feu a gagné en «intensité» dans la soirée et «il est possible que le feu se propage à d’autres zones et à d’autres conteneurs», a indiqué la télévision d’Etat. Des images en direct montraient des flammes ravageant des containers.
Un dépôt de stockage de matières dangereuses à l’origine de l’explosion ?
Les douanes du port ont indiqué dans la journée que la catastrophe était probablement due à un incendie dans un dépôt de stockage de matières dangereuses et chimique dans un communiqué. «L’incident est dû à l’explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï», a affirmé Mehrdad Hassanzadeh responsable local des secours, à la télévision. Le nombre d’employés présents au port au moment de l’explosion n’est pas connu dans l’immédiat. Tous les établissements scolaires dans la zone seront fermés dimanche, a aussi annoncé la télévision d’Etat.
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Des hélicoptères et des avions ont déversé de l'eau sur l'incendie, qui faisait rage pendant toute la nuit et jusqu'à dimanche matin, dans le port de Shahid Rajaei. L'explosion s'est produite au moment où l'Iran et les États-Unis se rencontraient samedi à Oman pour le troisième cycle de négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, qui progresse rapidement. Personne en Iran n'a vraiment suggéré que l'explosion provenait d'un attentat. Toutefois, même le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, qui dirigeait les négociations, a reconnu mercredi que " nos services de sécurité sont en état d'alerte maximale, compte tenu des cas passés de tentatives de sabotage et d'opérations d'assassinat conçues pour provoquer une réaction légitime".
Le port a reçu une cargaison de combustible chimique
La société de sécurité privée Ambrey affirme que le port a reçu du combustible chimique pour missiles en mars. Ce produit fait partie d'une cargaison de perchlorate d'ammonium en provenance de Chine et acheminée par deux navires vers l'Iran. Ce produit chimique, qui sert à fabriquer du propergol solide pour les roquettes, devait être utilisé pour reconstituer les stocks de missiles de l'Iran, qui avaient été épuisés par ses attaques directes contre Israël pendant la guerre avec le Hamas dans la bande de Gaza. "L'incendie serait dû à une mauvaise manipulation d'une cargaison de combustible solide destiné à être utilisé dans des missiles balistiques iraniens", a précisé l'agence de sécurité. Selon les données de suivi des navires, l'un des navires supposés transporter le produit chimique se trouvait dans les environs en mars. L'Iran n'a pas reconnu avoir pris la cargaison. La mission iranienne auprès des Nations unies n'a pas répondu à une demande de commentaire samedi.
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Selon nos confrères du Sud Quotidien, les images de l’agence officielle Irna ont montré un afflux de secouristes après la catastrophe et une voiture couverte de taches de sang encastrée dans un poids lourd, ainsi que des blessés évacués d’une voie rapide couverte de débris et dont la glissière de sécurité en béton a été fortement endommagée.