Des dizaines de morts, des milliers de blessés, et des centaines d’arrestations arbitraires : il y a trois ans le Sénégal a traversé une grave crise politique rythmée par plusieurs épisodes de violences meurtrières. Amnesty a recensé près de 60 morts liées aux manifestations, des milliers de blessées et des centaines d’arrestations arbitraires.
Dans le projet de loi n°15/2024 portant loi de finances rectificative pour l’année 2024, présenté ce mardi aux députés, il est mentionné que l'État du Sénégal prévoit une enveloppe de 5 milliards FCFA pour indemniser les victimes des manifestations politiques préélectorales.
Quid des critères de répartition de cette somme ? Le ministre des Finances Cheikh Diba a précisé que l'assistance aux ex-détenus est gérée par le ministère en charge des Solidarités et de la Famille, qui pilote le dossier.
D'ailleurs il a indiqué: qu'un comité a été institué par arrêté le 30 juillet 2024. "À ce jour, 112 dossiers ont été approuvés et 99 ont déjà été pris en charge, pour un montant total de 108 millions de FCFA. Les travaux se poursuivent pour identifier les 268 cas les plus urgents et collecter les documents afférents, tels que les rapports médicaux et les justificatifs nécessaires."
L'argentier de l'Etat a souligné que les démarches n'ont pas encore été finalisées, car l'objectif est d'éviter toute prise en charge des personnes "non éligibles".
Concernant l'enveloppe globale, il a précisé qu’une somme de 250 millions de FCFA est prévue sous forme de transferts monétaires pour toutes les personnes recensées dans la base de données établie par l'ANSD, en partenariat avec le ministère de la Justice et les représentants des victimes.
Actuellement, "1 875 personnes ont été identifiées. Une prise en charge psychologique est également prévue pour les bénéficiaires."