C’est une opération digne d’un polar, mais avec des enjeux de santé publique très sérieux. La Division spéciale de cybersécurité (DSC) a mis au jour une organisation illégale spécialisée dans la vente de produits médicaux frauduleux. Sous couvert de traitements miracles pour hommes et femmes, ces produits, vendus en ligne et livrés à domicile, représentaient une menace grave pour la population. Tout est parti d’une enquête numérique, déclenchée après la multiplication de publicités douteuses sur les réseaux sociaux, vantant des gélules et pommades capables de « grossir le pénis », « retarder l’éjaculation », ou encore « éviter la calvitie ». Les messages racoleurs, souvent accompagnés de photos explicites, redirigeaient vers un simple numéro de téléphone pour passer commande.
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Un entrepôt de l’illégalité dans un quartier huppé
Les enquêteurs ont tendu un piège à Fass Delorme, simulant un achat. Le livreur, ignorant la véritable identité de ses clients, les a conduits à l’entrepôt principal… situé au Point-E. À l’intérieur ; des centaines de boîtes de produits non homologués, entassées dans des rayons, certaines portant des étiquettes en langues étrangères, d’autres totalement anonymes. Mais la véritable surprise vient de la salle d’à côté ; un centre d’appel d’une vingtaine de télévendeurs répondant aux commandes, traitant les paiements par Orange Money, organisant les livraisons en temps réel à travers Dakar. Une véritable mini-entreprise illégale, sans aucune autorisation sanitaire ni fiscale.
Police arrestation handcuffs
Deux personnes ont été interpellées lors de l’opération : Crépin Badagbon, un ressortissant togolais chargé des livraisons ; Madina Amélia Ndour, une Tchadienne responsable de la coordination des ventes et des agents de confirmation. Tous deux ont reconnu les faits en garde à vue, expliquant que les produits provenaient du Maroc et que leur patron, basé à l’étranger, les approvisionnait sans aucun cadre légal. Ils sont poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui, trafic de produits médicaux non autorisés, et exercice illégal de la pharmacie.
Les autorités sanitaires appellent à la vigilance, rappelant que seuls les produits délivrés en pharmacie, sous prescription médicale, offrent des garanties de sécurité. L’illusion de solutions faciles peut parfois coûter plus cher qu’un simple échec… jusqu’à mettre la vie en danger.