Le chef de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema, a remporté les élections présidentielles de samedi avec 90,35 % des voix, selon les résultats provisoires publiés aujourd'hui par le ministère de l'intérieur du pays. Sa victoire électorale consolide son emprise sur le pouvoir près de deux ans après le coup d'État contre l'ancien président Ali Bongo.« M. Brice Clotaire Oligui Nguema est élu [président] à la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 575 222 voix », a annoncé le ministre de l'intérieur, M. Hermann Immongault. Il est suivi par son principal adversaire, l'ancien Premier ministre Alain Claude Bilie-by-Nze, qui a servi sous le régime Bongo et qui a obtenu 3,02 % des voix.
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Avec un taux de participation estimé à plus de 70,4 % représentant une baisse considérable par rapport aux plus de 87 % annoncés quelques heures après le scrutin de samedi. 25859 bulletins blancs ou nuls ont été décomptés et 610 747 suffrages ont été valablement exprimés sur les 636 606 votants , selon le ministère de l'intérieur. Les autorités et certains observateurs ont salué le déroulement transparent et pacifique du scrutin, bien que certains électeurs et le principal opposant Alain Claude Bilie-by-Nze se soient plaints de défaillances dans l'organisation.
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Le coup d'État d'août 2023 a mis fin à près de six décennies de règne de la famille Bongo, caractérisé par des allégations de corruption, de mauvaise gouvernance, de détournement de fonds entre autres. Lors de la campagne électorale, Oligui Nguema, 50 ans, ancien commandant de la Garde républicaine du Gabon, a promis de débarrasser le pays de ces vices qui ont terni l'image du pays. 920 000 électeurs étaient appelés à voter dans 3 037 bureaux de vote, dont 96 à l'étranger. La confirmation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle est attendue dans les prochains jours.
Le Gabon est confronté à de multiples urgences : chômage élevé, coupures d'électricité, infrastructures en ruine, services publics fragiles et une dette publique estimée à 73,3 % du PIB.Cette petite nation d'Afrique centrale, riche en pétrole et en bois, ne compte que 2,5 millions d'habitants. Malgré ses ressources, environ 35 % de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté de 2 $ (1,50 £) par jour.
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Un an après l'Accident Vasculaire Cérébral (AVC) d'Ali Bongo survenu à Ryad en Arabie Saoudite en octobre 2018, le colonel Brice Clothaire Oligui Nguema est rappelé au Gabon où il remplace un autre colonel et non moins demi-frère du président– Frédéric Bongo – à la tête du service de renseignement de la Garde Républicaine : la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS).Après seulement six mois à ce poste, Brice Oligui Nguema a été promu à la tête de la Garde républicaine.
Aux commandes de la Garde républicaine, il impulse des réformes en vue de la rendre plus efficace dans l'une de ses missions fondamentales : le maintien du régime. Pour cela, il renforce le dispositif de protection d'Ali Bongo, mais sa réforme la plus marquante est sans doute le développement de la Section des Interventions Spéciales , une unité spéciale placée sous l'autorité directe d'Ali Bongo. Il fait passer les effectifs de cette unité d'une trentaine d'éléments à plus de 300 (avec près de 100 tireurs de précision ), qu'il dote d'équipements de pointe et dont il compose même le chant dont une des paroles phare est : « Je défendrais mon président avec honneur et fidélité .»