Ces deux décennies ont été particulièrement meurtrières pour les journalistes : meurtres, liquidations, guet-apens, décès en zone de combats, blessures mortelles… C'est au total 1668 journalistes tués de 2003-2022, en moyenne, 80 journalistes par an.
Ces chiffres ont été donnés dans un communiqué de presse daté du 30 décembre 2022, mais rendu public lundi 2 janvier 2023.
Selon le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, « Derrière les chiffres, il y a les visages, la personnalité, le talent et l’engagement de celles et de ceux qui ont payé de leur vie leur collecte d’information, leur recherche de la vérité et leur passion du journalisme ».
- Les années les plus sombres
De toute cette période, 2012 et 2013 sont considérées comme les années les plus sombres. On dénombre 144 et 142 meurtres de journalistes, notamment du fait du conflit en Syrie. Les chiffres sont devenus bas à partir de 2019. Pourtant, en 2022, il y a une hausse avec 58 journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions. Une augmentation de 13,7 % par rapport à 2021 où l’on dénombrait 51 victimes.
- Les 15 pays les plus dangereux
De ces analyses, il en ressort que 80 % des victimes se concentrent dans 15 pays. Les deux pays où le nombre est plus élevé sont : l’Irak et la Syrie avec un total de 578 tués en 20 ans. Ils rassemblent, à eux seuls, plus d’un tiers des reporters tués. Ensuite, on a l’Afghanistan, le Yémen et la Palestine.
En Afrique, la Somalie est en tête de liste avec 78 journalistes tués.
- Les femmes journalistes aussi victimes
Si les journalistes masculins sont les plus nombreux (95 %), leurs consœurs ne sont pas épargnées. Au total, depuis 20 ans, 81 ont été tuées, soit 4,86 % des homicides de journalistes. En fonction des années, le nombre de femmes décédées en reportage connaît des pics, dont certains sont particulièrement alarmants. En 2017, leur nombre a atteint 10 victimes féminines pour 64 hommes tués, soit un pourcentage record de 13,5 % de la mortalité totale.
Par ces bilans annuels, RSF documente cette violence injustifiée qui cible spécifiquement les professionnels des médias. C'est aussi un moyen de leur rendre hommage et d’appeler au respect absolu de la sécurité des journalistes partout où ils sont emmenés à travailler et à témoigner de la réalité du monde.
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