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Une ONG suisse traine en justice le Pr Daouda Ndiaye

L'ONG Suisse Naturasana AG a porté plainte contre le professeur Daouda Ndiaye pour abus de confiance portant sur 65 millions FCFA.
pr daouda ndiaye
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Pr Daouda Ndiaye aurait perçu 65 millions FCfa de l'ONG suisse pour une étude clinique jamais réalisée.

Le Pr de médecine candidat à la dernière Présidentielle, Daouda Ndiaye est poursuivi en justice pour abus de confiance. Selon les informations de L'OBS, il est accusé d’avoir perçu 65 millions FCfa d’une ONG suisse pour une étude clinique jamais réalisée. Il a comparu devant le tribunal correctionnel de Dakar pour abus de confiance portant sur la somme de 65 millions de francs CFA, reçue dans le cadre d’un contrat de sous-traitance. À l’origine de cette affaire, la société suisse Naturasana AG, spécialisée dans la recherche en santé, l’accuse d’avoir perçu des fonds sans remplir ses engagements ni restituer l’argent.

Le non-respect des clauses du contrat

Une ONG suisse traine en justice le Pr Daouda Ndiaye

Les faits remontent à avril 2018, lorsque Naturasana signe avec le professeur Ndiaye un contrat visant à mener une étude clinique au Sénégal sur le Malachlorite, un médicament expérimental contre le paludisme. Le projet, prévu pour se dérouler entre juin 2019 et février 2020, devait permettre de tester l’efficacité du produit à travers un protocole strict. Le contrat, d’un montant total de 129 800 500 FCFA, prévoyait un paiement échelonné en quatre tranches, chacune conditionnée par la remise de livrables précis : rapports mensuels, résultats cliniques et analyses génétiques. En contrepartie, le professeur Ndiaye s’engageait à utiliser les fonds exclusivement pour le projet, à garantir la confidentialité des données, et à céder à Naturasana l’ensemble des droits sur les résultats obtenus.

Lire plus : https://www.pulse.sn/articles/news/politique/malmene-par-les-fds-pr-daouda-ndiaye-hospitalise-2024073019395695525

Un premier versement de 65 millions FCFA, représentant 50 % du budget, est effectué le 30 janvier 2020. Mais selon Naturasana, aucun livrable ne lui a été transmis, aucun rapport fourni, et aucune justification d’utilisation des fonds apportée, malgré plusieurs relances. Face à ce qu’elle considère comme un manquement grave au contrat, la société a décidé d’user de la voie judiciaire. Avec l’appui de Me Mamadou Gueye et de l’huissier Me Dame Lo, elle a cité directement le professeur à comparaître, demandant au tribunal de constater le délit d’abus de confiance.

Les explications du Pr Daouda Ndiaye à la barre

Face au juge hier jeudi, le professeur Daouda Ndiaye a présenté une version très différente. Selon lui, la société Naturasana lui avait indiqué que le médicament avait déjà été testé avec succès au Cameroun, ce qui l’a convaincu de porter le projet au Sénégal. Conformément à la réglementation, il a saisi le Comité national d’éthique de la recherche en santé, le 12 juillet 2019, pour obtenir une autorisation. Cependant, après enquête, le comité a découvert que l’étude camerounaise n’avait jamais eu lieu. En s’appuyant sur une consultation de l’Organisation mondiale de la santé, le comité a émis un avis défavorable, estimant que les conditions scientifiques et éthiques n’étaient pas réunies pour autoriser l’étude au Sénégal.

Le professeur affirme avoir aussitôt informé Naturasana de cette décision par e-mail, lui demandant de régulariser le contrat. Ce qu’elle n’aurait jamais fait. Il soutient qu’en l’absence d’une régularisation de la part de l’Ong suisse, il n’était pas en mesure de poursuivre le projet. Toutefois, il précise avoir dépensé les 65 millions dans les travaux de recherche préliminaires comme stipulé dans les clauses de contrat. 

Une ONG suisse traine en justice le Pr Daouda Ndiaye

Les deux parties édifiés le 24 juillet

 Cette défense est vigoureusement contestée par Me Alioune Badara Fall, avocat de la partie civile, qui estime que si le contrat présentait des irrégularités, le professeur aurait dû soit restituer les fonds, soit porter plainte. Il dénonce un comportement contraire à l’éthique et une tentative injustifiée de se défausser de ses responsabilités, d’autant plus que le professeur n’a présenté aucun document prouvant le moindre début de réalisation du projet. Le procureur de la République a, pour sa part, requis l’application de la loi. Les deux parties seront fixées sur leur sort le 24 juillet prochain.

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