Ce vendredi 30 Mai 2025, le Secrétariat exécutif de l'Alliance pour la République (APR), reporté sauf changement jusqu’à lundi prochain, à cause de la fête de la veille, s'est ouvert dans une ambiance lourde, chargée d'électricité. Une réunion cadrée, mais rapidement débordée par un orage politique que nul ne semblait vouloir contenir, informe L'OBS.
Sous la présidence de Me Sidiki Kaba, la colère a pris la parole, s'est assise à la table, et n'a plus quitté la salle. Officiellement, l'ordre du jour était maîtrisé. Mais très vite, le ton a changé, les voix se sont durcies. Ce n'était plus un débat, mais un procès sans juge. La question du dialogue national et des camarades qui ont osé y participer sans l'aval du parti, a embrasé les échanges.
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Abdoulaye Saydou Sow, le Judas de l'APR
Une ligne rouge franchie, une trahison pour certains, une faute politique majeure pour d'autres. Parmi les absents, c'est l’ancien ministre de l’Urbanisme et maire de Kaffrine qui a le plus cristallisé de ressentiments. Sa sortie médiatique, ses révélations sur une conversation privée avec l'ex-président Macky Sall, son fameux SMS resté sans réponse... Autant d'éléments qui ont ulcéré la salle. Pour certains membres, chauffés à blanc, la sanction s'impose.
D'autres, plus modérés, ont tenté d'évacuer la tension, de purger cette atmosphère saturée d'aigreur. «Pour certains, il a agi en tant que maire, ce n’est pas grave puisqu’il a réaffirmé son appartenance dans le parti. Il n’est pas venu à la réunion parce qu’il est à Kaffrine», souffle L'OBS.
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Matar Bâ, Abdoulaye Daouda Diallo (...) ne viennent plus aux réunions de l'APR
Curieusement, les noms de Matar Bâ, Abdoulaye Daouda Diallo et consorts, eux aussi présents au dialogue, n'ont pas engagé autant de feu. Leur cas a été balayé avec une forme de lassitude mêlée de résignation. Comme si, pour beaucoup, ils avaient déjà quitté le navire APR. «Ils ne viennent plus à nos réunions. On se réunit chaque jeudi. Ils ne répondent plus aux convocations. Ils ne parlent plus du parti, le parti est attaqué, ils ne répondent pas. Qu'ils restent là où ils sont !», a lâché un jeune promu, fraîchement intégré à l'élargissement du Secrétariat exécutif de l'APR.
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Pour cette nouvelle génération de responsables apéristes, ces figures sont déjà classées dans la colonne des déserteurs. Pour eux, si l’Apr veut éviter l'orage définitivement, il lui faudra choisir : l'oubli ou l'exclusion.