Vous êtes vegan ou intolérante au lactose ? Mauvaise nouvelle pour vous. Selon une nouvelle étude parue dans la revue Frontiers, la consommation de lait végétal serait associée à une augmentation du risque de dépression. Le lait demi-écrémé aurait en revanche des effets protecteurs sur la santé mentale.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont suivi plus de 350 000 personnes inscrites à l’étude menée par la UK Biobank pendant plus de dix ans. Au cours de cette période, ils ont suivi leurs habitudes alimentaires ainsi que l’évolution de leur santé mentale.
Résultats ?
Les buveurs de lait demi-écrémé étaient 12% moins susceptibles de souffrir de dépression et 10% moins susceptibles d’être anxieux. A contrario, la consommation de lait végétal a été associée à une augmentation de 14% du risque de développer une dépression.
Ces observations pourraient s’expliquer par le fait que le lait à base de produit laitiers est riche en calcium. Or ce dernier active les voies du corps pouvant stimuler la production de sérotonine, expliquent les chercheurs qui assurent avoir pris en compte l’âge, la santé physique et les revenus des participants.
Une boisson riche en nutriments
« Le lait est une riche source de nutriments tels que le lactose, les lipides, les protéines et les minéraux, qui sont essentiels au maintien de la santé humaine, rappellent les chercheurs. Le profil d'acides gras du lait demi-écrémé pourrait offrir une meilleure protection cérébrale par rapport au lait entier et au lait écrémé, réduisant ainsi potentiellement le risque de dépression et d'anxiété. »
« Ces résultats suggèrent que le lait demi-écrémé pourrait avoir un effet protecteur contre ces problèmes de santé mentale, offrant de nouvelles perspectives pour les interventions diététiques », poursuivent les chercheurs.
Et de conclure : « Cependant, étant donné que ces conclusions sont basées sur des données alimentaires autodéclarées et sont influencées par la longue durée du suivi, les résultats doivent être interprétés avec prudence. Pour établir de manière solide ces associations, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et explorer l’impact de la quantité de lait consommée sur la santé mentale ».
Des risques dépressifs accrus même sans lait végétal ?
Dans les pays occidentaux, l’intérêt pour les alternatives aux aliments d’origine animale ne cessent de s’accroitre. En 2022, le lait végétal représentait 10 % de part de marché pour l’ensemble de la catégorie des « aliments d’origine végétale » en France, selon un rapport de l'ONG Good Food Institute Europe. Dans le détail, le lait d’amande est le plus populaire (35%), suivi du lait de soja (19 %) et du lait d’avoine (17 %).
Concernant un lien éventuel avec la santé mentale, rappelons qu’il a déjà été démontré que les personnes vegans ou végétaliennes avaient un risque plus élevé de dépression ou de symptômes dépressifs. « 44% des associations examinées suggèrent que le suivi d’un régime végétarien ou végétalien est lié à un risque plus élevé de dépression ou de symptômes dépressifs », explique le Centre de Ressources et d'Informations Nutritionnelles sur son site dans une revue systématique de littérature des études d’observation et d’intervention sur le sujet.
Quant aux intolérants au lactose, il a de nombreuses fois été démontré que les troubles digestifs pouvaient avoir un impact sur la santé mentale, en raison de l’axe intestin-cerveau. Il s’agit d’une communication bidirectionnelle entre le système digestif et le système nerveux central de plus en plus étudiée.
En outre, des symptômes digestifs chroniques de types ballonnements, diarrhées ou douleurs abdominales peuvent bien entendu influencer l’humeur et augmenter le stress, l’anxiété et un sommeil de mauvaise qualité, favorisant ainsi les risques de fragilité mentale. En outre, l’inflammation systémique dont peuvent souffrir les intolérants au lactose a déjà été associée à un risque accru de dépression.
Avec TOP SANTE