Le leader malien dont le pays est en proie à des attaques terroristes intenses ajoutées à une pression de la communauté internationale, plie mais ne rompt pas.
Mamadou Doumbouya va droit vers le mur. Le président de la Transition guinéenne est loin d'avoir la notoriété et la popularité d'un Assimi Goïta.
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Calme et courtois, courageux et non excessif, il gère avec maestria sa communication et ne se montre jamais dans des postures impopulaires. Le soutien populaire dont il a bénéficié au plus fort de l'embargo imposé par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), montre que ses compatriotes et une bonne partie de l’opinion internationale se retrouvent dans sa manière de gérer la cité.
Il y a certes une opposition à son régime. Mais elle est de basse intensité par rapport à ce qui se passe en Guinée. Doumbouya n’en fait qu’à sa tête. Les actes qu’il pose depuis qu’il est là, ne rassurent pas. Au-delà de son discours des premiers jours, au-delà de sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias, d’œuvrer pour la rédition des comptes, le Colonel multiplie les écarts.
Le gouvernement qu’il dirige s’éloigne des préoccupations majeures. Très peu d’ouverture. Pas de hauteur. Pire, une violence inouïe sur des manifestants qui réclament plus de démocratie comme ils le faisaient avec courage et détermination sous Alpha Condé et sous tous les régimes qui l’ont précédé.
À quoi bon changer de régime, changer des hommes pour avoir les mêmes maux. Doumbouya et ses camarades risquent de connaître le même sort que les apprentis dictateurs qui étaient là où il est aujourd’hui.