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Inédit ! C’est la diplomatie sénégalaise en triomphe. Être à la plus haute instance d’intégration du continent, ne peut pas être une mince affaire pour un Chef d'Etat. Cette «station » si prisée ne saurait être gérée par n’importe quel pays, n’importe quel président. Notre pays a assez de ressorts, a montré assez de qualités pour mériter ce statut. Deux fois par le passé, le Sénégal a eu à assurer la présidence de l’organisation de l’Unité africaine (Oua) ancêtre de l’Union africaine (Ua). C’était avec Léopold Sédar Senghor en 1980 et avec son successeur Abdou Diouf de 1985 à 1992.
D’ailleurs en rendant « hommage aux Pères fondateurs de l’Organisation », Macky Sall reconnaît que six décennies après, « leur vision lumineuse continue d’inspirer notre vivre ensemble et d’éclairer notre marche solidaire vers l’idéal d’intégration africaine ».
Il fait surtout un clin d’œil appuyé à « l’esprit panafricaniste » de son prédécesseur lointain Léopold Sédar Senghor qui avait proposé, au sommet de l’OUA de juillet 1964, d’instituer « une autorité politique et morale permanente de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement ». Cela, pour donner une impulsion de haut niveau à la conduite des affaires continentales. Un héritage qu’il compte renforcer.
Au-delà de « l’honneur et la responsabilité qui s’attachent à la confiance », Sall est sans doute conscient que le poste qu’il incarne, est avant tout un moyen de faire bouger les choses et non une fin en soi ou une consécration. Dés lors, en évoquant des progrès accomplis et des « initiatives majeures telles que le NEPAD, la Grande Muraille Verte entre autres, il ne saurait ignorer l’apport décisif du président Abdoulaye Wade surtout avec le Nepad issu de son plan Omega qu’il avait vendu avec hargne et beaucoup de convictions aux Africains. La Grande Muraille verte qui est aussi une trouvaille de grande importance porte aussi les marques du troisième président du Sénégal même s’il n’a pas eu l’occasion de présider l’Union africaine. Les attentes sont donc grandes. Il y a certes les « défis nombreux et pressants » que sont la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la protection de l’environnement, de la santé et du développement économique et social mais ce qui intrigue, c’est cette recrudescence du phénomène des coups d’Etat qui constitue « une atteinte majeure à la démocratie et à la stabilité institutionnelle sur le continent ». Un vaste programme. Maintenant, savourons le triomphe du moment. Nous sommes les champions d’Afrique. Sadio et sa bande l’ont fait. Le Cameroun terre de bonheur pour le Sénégal !