À la tête de ce collectif, Boubacar Sèye, président de l'organisation Horizon sans frontières, a rappelé dans cette correspondance les graves abus subis par la population sénégalaise.
Le collectif des victimes du régime de Macky Sall a officiellement sollicité l'avocat Reed Brody par le biais d'une lettre visant à dénoncer les "crimes et tortures" perpétrés durant son mandat.
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Dans leur message, les membres du collectif ont souligné les violences lors des manifestations politiques, faisant état de plus de 80 morts entre juin 2021 et juillet 2023, ainsi que des dizaines de disparus et des milliers de détentions arbitraires.
Ces événements tragiques ont laissé des citoyennes et citoyens séquestrés sans jugement, témoignant d'une situation alarmante pour les droits humains au Sénégal.
Le collectif a également mentionné que des témoignages documentant des scènes de torture, des meurtres, et l'usage de balles réelles par les forces de l'ordre contre des manifestants ont été déposés à la Cour Pénale Internationale et à d'autres organismes militants pour les droits de l'homme dans le monde entier. Ils exigent maintenant justice.
Boubacar Sèye a critiqué l'ancien président Macky Sall pour sa tentative d'amnistie, adoptée peu avant son départ, qu'il qualifie de manœuvre pour échapper à ses responsabilités et éviter un soulèvement populaire.
Après avoir quitté le pays en urgence avec sa famille, Macky Sall a choisi le Maroc comme destination d'exil, un choix stratégique, sachant que le pays n'est pas signataire du Statut de Rome et n'a pas de législation permettant la coopération avec la CPI.
Le collectif des victimes représente un espace pour l'expression des doléances des victimes, incluant les familles et amis des personnes disparues, des blessés, ou ceux ayant subi des violences.
Ils sont également soutenus par des centaines de milliers de Sénégalais ayant signé une pétition demandant l'extradition et le jugement de Macky Sall.
Sa démarche repose principalement sur le respect des lois internationales, notamment celles concernant les crimes contre l'humanité, comme le Statut de Rome de 1998, la Convention des Nations Unies contre la Torture datant du 10 décembre 1984, et la Convention de Palerme du 15 novembre 2003 sur la criminalité transnationale organisée.