Les tentatives de suicide d'Adji Sarr, comment Macky a voulu « sauver » Sonko

« Ousmane Sonko-Adji Sarr : l’Histoire » "(Les confidences inédites de la victime)": c’est un livre de 258 pages. L'auteur, le journaliste Madiambal Diagne y explique ses motivations face à un devoir de vérité pour justifier la publication de l’ouvrage consacré à l’affaire Sweet Beauté. Il y raconte les grands moments qui ont marqué le déroulement de ce dossier politico-judiciaire. Quelques extraits.

Affaire-Sweet-Beauté-Adji-Sarr-Ousmane-Sonko

A la cérémonie de présentation tenue hier, Madiambal Diagne est revenu sur les motivations de la rédaction de son livre. « C’est un livre de témoignages sur un sujet qui a tenu en haleine le pays, menacé la stabilité et la paix civile dans ce pays. Cette situation méritait que chaque Sénégalais puisse avoir des éléments d’appréciation objectifs. Un faisceau d’indices pour se faire une idée dans cette histoire et ne pas subir une volonté imposée par une certaine opinion. J’ai voulu être véridique. C’est pourquoi un travail rigoureux, méticuleux a été fait. C’est une affaire sérieuse. Vous verrez que dans ce livre Ousmane Sonko et ses avocats y ont pris la parole très largement. J’ai voulu être le plus exhaustif possible », dit-il d’emblée.

Avec l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr et ses développements, Madiambal Diagne dit avoir senti la République menacée, l’Etat agressé, la dignité humaine inconsidérée ou déconsidérée, un silence coupable de la part de nombre d’entre nous. Après son entretien avec Adji Sarr ( un entretien d’ailleurs qu’il évoque dans l’ouvrage), Madiambal Diagne dit avoir senti une personne menacée, bouleversée.

  • Adji Sarr aurait tenté de se suicider trois fois

« Je ne devais pas porter plainte contre Sonko. Je devais mourir. Si je m’imaginais que cela provoquerait la mort de tous ces jeunes », a confié Adi Sarr à Madiambal Diagne. Il confie que Gabrielle Kane lui a fait part des folles envies de suicide de l’ex-masseuse. Adji Sarr a voulu se tuer en tentant de se noyer à la mer de Cambérène, le 16 septembre 2022.

Puis, elle s’est jetée, le 19 septembre 2022, du balcon de l’appartement où elle loge. Elle tentera aussi de se sectionner les veines, le 24 mai 2022.

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  • Comment Macky a voulu sauver Ousmane Sonko

« Le 3 février 2021, le gouvernement est en réunion de Conseil des ministres en vidéo-conférence. Le ministre de la Justice, Me Malick Sall, reçoit un message du Procureur de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, l’informant d’une plainte en cours d’instruction pour viols et menaces de mort, concernant Ousmane Sonko. Le ministre n’en revient pas et transmet immédiatement le message au Président Macky Sall », raconte le journaliste dans son livre.

Il poursuit : « À la fin de la réunion, le chef de l’Etat appelle Me Malick Sall pour avoir de plus amples informations sur le sujet, non sans le rudoyer, croyant qu’il s’agit d’une vieille affaire. Le ministre lui assure que l’affaire, récente, s’est produite la veille au soir et que les auditions sont en cours à la gendarmerie. Le président Sall lui demande comment aider le mis en cause et la réponse de Me Malick Sall est nette : «Je ne crois pas que nous puissions faire quelque chose. Cette affaire concerne deux citoyens sénégalais. »

Il ajoute : « C’est le 4 février 2021, au matin, qu’une source qui travaille dans les services de police me file l’information sur une plainte déposée contre Ousmane Sonko pour viol. La rumeur court déjà depuis plusièurs semaines, que le leader de Pastef aurait des problèmes du genre avec l’employée d’un salon de massage mais personne ne semble y prêter attention. »

Il conclut : « Je cours voir le président Sall pour lui en parler. Il est perplexe et m’avoue que quand le ministre de la Justice le lui a annoncé, quelque temps avant, il a cru alors qu’il est encore question d’une première incartade survenue quelques semaines avant la présidentielle de 2019. Mais l’affaire est différente, il dit : «C’est dommage mais qu’est-ce qu’on peut faire pour l’aider ?». Je rétorque : «L’aider lui et/ou aider la victime ?». Il me dit : «Ce n’est vraiment pas drôle». Il prend aussitôt contact avec le ministre de la Justice qui lui indique que les auditions sont assez compromettantes et lui en donne un avant-goût à partir des quelques premières informations ».

« Je ne compte pas donner l’information mais le préviens qu’il faut s’attendre à ce qu’elle sorte, d’une façon ou d’une autre. Le Président Sall s’en désole déjà : « On va encore m’accuser de tout alors que tu sais bien que je n’ai rien à voir dans tout cela. Comment ce c… peut-il fréquenter des lieux pareils ? »

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