Le paysage audiovisuel sénégalais est en pleine mutation. Après le boom de la radio FM dans les années 1990 – qui a accompagné celui de la presse privée –, les années 2000 ont été marquées par l’émergence de nouvelles chaînes de télévision, qui ont profité du démantèlement du monopole du secteur public. Rien qu'en 2017, le pays comptait 276 radios, réparties comme suit : 222 radios communautaires, 48 commerciales et 6 radios internationales, ce qui représente 457 fréquences attribuées par l'ARTP.
Ces dix dernières années, le secteur de l'audiovisuel sénégalais s’est considérablement élargi, le nombre de chaînes de télévision, de sites d'informations, de radios et de journaux a considérablement augmenté.
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En 2023, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a publié lundi les conclusions de la revue annuelle (2022) numérique de l’État. Le rapport dresse le tableau du paysage médiatique sénégalais en dévoilant le nombre de télévisions, de radios, de journaux et de sites d’information.
Le document, consulté par Bés Bi, recense 28 chaînes de télévisions généralistes, culturelles ou religieuses. Le Sénégal compte par ailleurs 50 radios commerciales et 200 communautaires. Quarante-cinq journaux sont enregistrés par le ministère de la Communication pour plus de 200 sites Web d’information.
Le paysage médiatique sénégalais continue son expansion et sa diversification, notamment grâce à l'essor du digital. Cette profonde mutation a poussé les acteurs à exiger la mise en application d'un nouveau code de la presse afin « d'assainir l'un des secteurs les plus envahis. »
Depuis le 1er décembre 2022, la carte nationale de presse est exigée aux journalistes et techniciens des médias. La Commission Nationale de la Carte de Presse, créée à cet effet, a envoyé des correspondances aux ministères, aux autorités décentralisées ainsi qu’aux ambassades, pour leur faire part de l’entrée en vigueur de ladite mesure. Les dépôts pour l'obtention de la carte de presse se font également auprès de cette même commission.
Les prérogatives du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) ont également été renforcées avec l'installation d'un Tribunal des pairs composé en majorité de professionnels des médias en activité ou à la retraite. En effet, le nouveau code de la presse, en ses articles 53 et 54, donne autorité au tribunal des pairs de « suspendre des journalistes, de leur retirer la carte de presse ou même de les radier pour faire en sorte qu'ils restent dans une ligne éthique telle que recommandée », ce qui était impossible pour cette juridiction à sa création en 2014.